51 voix pour Kamala Harris. 18 voix pour Donald Trump. Deux voix pour la paix dans le monde. Ce sont les résultats de ce vote fictif, qui a eu lieu à Ouagadougou, pendant que les acteurs véritables de l’élection, pour le ou la, 47e président ou présidente des Etats-Unis, eux étaient encore, pour la plupart dans les bras de Morphée, long décalage horaire, entre le Burkina Faso et le pays de l’oncle Sam, oblige.
En effet, Burkinabè de différentes catégories socioprofessionnelles et représentants de chefs de missions diplomatiques étrangères accrédités au Burkina, ont répondu, ce mardi 5 novembre, à l’invitation de l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, au «pays des Hommes intègres», Joann M. Lockard, autour de la «célébration des élections américaines». Une occasion saisie par la diplomate américaine pour rappeler à son auditoire, les valeurs de la démocratie américaine, qui s’est construite sur des siècles. Et les élections qui constituent «la clé de voûte de toute démocratie», bon an, mal an, se sont toujours tenues aux Etats-Unis, même en temps de guerre civile. Le rituel, très important pour la grande puissance économique et militaire du monde, a donc toujours été respecté.
Reconnaissant que cette élection, sera très disputée, comme d’autres d’ailleurs, l’ambassadeur n’a pas manqué de révéler que le système démocratique de son pays est toujours perfectible. Vœu important que les Africains doivent s’approprier, car, dans la plupart des pays du continent noir, des étapes ont été brûlées et, ce sont des simulacres flagrants d’élections qui se déroulent, des votes dont, avant même qu’ils se tiennent, tout le monde connaît le vainqueur, non pas parce qu’il a présenté le programme politique le mieux élaboré, mais à cause de la corruption, de l’achat de voix, du bourrage des urnes, des micmacs des commissions électorales, pourtant, dites indépendantes, etc. Les dés sont toujours pipés d’avance, ce qui transforme les élections en guerre, avec leur lot de contestations violentes, l’embastillement de manifestants, de marches de protestation réprimées par l’armée qui n’hésite pas, souvent, à «prendre ses responsabilités», en prenant le pouvoir par la force.
En attendant les résultats définitifs de cette présidentielle qui pourraient bien prendre un peu plus de temps, des tendances ont commencé à fleurir sur les réseaux sociaux et dans certains médias, donnant gagnant, le candidat républicain, Donald Trump, qui pourrait ainsi marquer son retour à la Maison blanche, après en avoir été évincé, en 2020 par Joe Biden. Du reste, le candidat républicain, malgré son avance annoncée, crie déjà à des «fraudes massives» à Philadelphie, d’où l’apparition du syndrome de l’envahissement, par des émeutiers pro-Trump, du Capitole en janvier 2021. Mais peu importe l’élection de Donald Trump ou celle de Kamala Harris, les Africains comprennent, de plus en plus, que c’est un président américain, qui sera élu par les Américains et pour l’Amérique.
Par Wakat Séra