C’est de la même façon qu’ils ont développé une passion sans limite pour le football anglais et celui espagnol, dont ils maitrisent le calendrier des championnats sur le bout des doigts, que les Africains se mettent en effervescence dès qu’une élection présidentielle s’annonce en France ou aux Etats-Unis. C’est de la même façon qu’ils sont au courant des moindres potins sur la vie du Réal de Madrid, du FC Barcelone ou de Manchester City ou de Liverpool, et des stars de ces clubs, que les Africains s’informent de tous les bruits de campagne et des votes, en France et aux Etats-Unis. C’est donc de la même façon qu’ils ont les yeux rivés sur la Premier League anglaise ou la Liga espagnole, que les Africains sont emballés par l’élection présidentielle américaine de ce mardi 5 novembre. Ils en auraient eu la possibilité, que, peut-être, ils exprimeraient leur choix, soit pour la championne des Démocrates, Kamala Harris, 60 ans, prise au lasso, après le désistement contraint de Joe Biden, 81 ans, soit Donald Trump, 78 ans, le cheval des Républicains. A défaut de pouvoir s’impliquer directement dans la désignation du 47e président des Etats-Unis, les Africains, volent très haut dans les débats et spéculations, que ce soit dans les médias, mais surtout sur les réseaux sociaux, sur ce scrutin qui, il faut le reconnaître aura, d’une manière ou d’une autre, un impact important sur la nouvelle configuration politico-économique, et surtout militaire, mondiale!
Les Africains, notamment, ceux qui se sentent proches de Kamala Harris, de par la couleur de peau, pensent encore, malgré leur désillusion du passage de Barack Obama, le 44e président américain, dont les racines généalogiques sont encore bien implantées au Kenya, donc en Afrique, que les Etats-Unis, leur ouvriront grandement leurs frontières, avec l’élection de la candidate des Démocrates. Non, derrière le président américain, c’est tout un système complexe, contrairement en Afrique où le chef de l’Etat, est l’omniscient, pour ne pas dire Dieu sur terre. Certes, des programmes d’études pour la jeunesse, les étudiants, et leaders politiques et de la société civile, les bourses Fullbright, des facilitations commerciales et économiques comme la loi sur l’AGOA, l’African Growth and Opportunity Act, adoptée en 2000 par le Congrès et signée par le président Bill Clinton, les relations militaires, etc., existent.
Mais, ces instruments profitent-ils, réellement, à l’Afrique ou aux Etats-Unis? Dans la balance économique et commerciale mondiale, que propose l’Afrique, éternel réservoir de matières premières et immense déversoir des produits finis de l’Occident? Que peuvent exporter vers les Etats-Unis, les Africains pour tirer un grand, ou même un minimum de profit, de l’AGOA? En matière de coopération militaire, quelle est la plus-value pour les Africains, pendant que les Américains, eux, se servent bien de leurs bases militaires, pour demeurer le, ou l’un des plus puissants de ce monde?
En tout cas, pour la beauté de la démocratie, il faut juste s’inquiéter de la campagne, basée essentiellement sur les «fake-news» et craindre que, comme en Afrique, les résultats des urnes soient toujours contestés, comme lors de l’assaut du Capitole en 2021, après le verdict des urnes qui avaient donné Joe Biden comme vainqueur contre le président sortant de l’époque, Donal Trump. Or, il se trouve que le même Donald Trump tient à réaliser son «come-back» à la Maison Blanche, par tous les moyens. Quel sera donc le sort des résultats qui seront proclamés, dans la nuit du mardi 5 au mercredi 6 novembre? Est-ce à dire que les Africains doivent arrêter de prendre pour étoiles du berger, ces pays dits «terre de la démocratie», même si ces contestations se font dans la pure…démocratie?
En tout cas, Kamala Harris ou Donald Trump, ce sont les Américains qui éliront leur président et qui va gouverner pour eux, au nom des intérêts des Etats-Unis. Comme l’a dit l’autre, «l’Amérique d’abord»! Et ça, les Africains doivent en prendre conscience! Pour l’instant, et c’est loin d’être un secret, le cœur de la majorité des Africains bat pour Kamala Harris.
Par Wakat Séra