Le candidat à la présidentielle de novembre 2020 du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré, a lancé officiellement ce jeudi 5 novembre 2020, au stade Aboubacar Sangoulé Lamizana, à Bobo-Dioulasso, sa campagne électorale pour la reconquête du pouvoir.
Forte mobilisation des populations de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du Burkina Faso, qui vibre depuis hier nuit sur un tempo inhabituel, en lien avec la ferveur de la campagne politique qui a débutée le 31 octobre dernier. Ce soir, c’est un stade Sangoulé Lamizana (25 000 places) plein, qui a rythmé au tintamarre des vuvuzelas et autres sifflets, mêlés à des allocutions et des prestations musicales bien enlevées, lors de ce rendez-vous spécial entre le candidat du MPP pour la présidentielle, Roch Kaboré, et ses militants, venus lui témoigner leur adhésion à son projet de société décliné en dix chantiers à réaliser.
De l’extérieur comme de l’intérieur du stade qui porte le nom de l’ex-président burkinabè, le général Aboubacar Sangoulé Lamizana (de 1966 à 1980), on remarque des affiches et des banderoles portant des messages visant à rassurer les militants et sympathisants du parti au pouvoir et ses alliés, que parmi les treize candidats en lice pour le fauteuil présidentiel de Kosyam, le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, candidat à sa propre succession, est le meilleur candidat. De même, des t-shirts, des écharpes, des chapeaux et autres gadgets aux couleurs et à l’effigie du MPP renforçaient ce message.
Pour justifier le choix de Bobo-Dioulasso pour le début de sa campagne électorale, Roch Kaboré, a affirmé qu' »au lancement de la première campagne présidentielle, c’est dans la ville de Sya, avec la population des Hauts-Bassins que nous avons débuté la campagne et ça nous a porté chance ».
Le coup K.O en téléchargement…
Successivement les responsables du MPP qui ont pris la parole du haut de la tribune dressée au centre du stade, se sont dits sûrs de faire un « coup K.O. » au soir de l’élection du 22 novembre.
« Aujourd’hui, vous avez des mathématiciens, des statisticiens, des devins qui disent qu’il n’y aura pas de Takokélé (coup K.O en langue nationale Dioula) cette fois-ci. Or c’est grâce au Takokélé (en 2015), à un an de la naissance du MPP que nous sommes arrivés au pouvoir », a déclaré le champion du parti au pouvoir qui a surpris plus d’un avec ses piques, lui qui habituellement a un langage modéré. « Ce que nous avons réussi à faire hier ensemble, nous le réussirons au soir du 22 novembre » prochain, a soutenu Roch Kaboré.
Il a déclaré qu' »il y en qui ont commencé à dire que s’ils ne sont pas élus (le 22 novembre) ils vont laisser la politique, ils peuvent commencer à laisser maintenant car nous allons les envoyer à la retraite anticipée ».
A ce sujet, Simon Compaoré, directeur national de campagne présidentielle et législatives du MPP, a affirmé que « quand (il) montait sur ce podium, (il a) regardé à gauche, à droite, devant et derrière et comme disent les Kényans, Hakuna Matata ». Et le directeur national de campagne du MPP de renchérir en ces termes : « Population des 13 régions du Burkina, en dépit de la multiplicité de candidatures, le résultat du 22 novembre se dessine à travers votre forte mobilisation ce soir. C’est le coup K.O. en téléchargement ».
Les questions liées au terrorisme, les exilés, la réconciliation nationale…
Sur ces sujets, le ton est monté et Roch Kaboré a tenu un discours plus musclé face à ses adversaires que d’habitude. « Certains disent, quand nous serons au pouvoir, nous allons négocier avec les terroristes, c’est que eux les connaissent. S’ils ne les connaissent pas, ils vont négocier avec qui ? », s’est interrogé le leader du MPP qui a appelé ses adversaires « à faire preuve de sérieux » lors de leur meeting. Il a demandé aux populations burkinabè de saluer les agents des Forces de défense et de sécurité (FDS) et les éléments des Volontaires de défense pour la patrie (VDP) tombés sur le chant de bataille pour le pays.
Sur la question, Roch Kaboré, s’est voulu cette fois plus clair. « Il y en a, quand on parle de réconciliation nationale, ils pensent que ce sont les 20 personnes qui ont quitté le Burkina Faso à la faveur de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 », a-t-il laisser entendre avant de soutenir que la réconciliation nationale, « c’est plus de 5 000 dossiers burkinabè, depuis les années 60 à nos jours » qui sont concernés.
L’alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) réitère son soutien à Roch Kaboré
Les cinq ans de Roch Marc Christian Kaboré, lui a permis, à travers son programme quinquennal, le Plan national de développement économique et social (PNDES), de poser les bases d’une transformation structurelle de la société malgré les attaques terroristes, les remous sociaux et le Covid-19, selon Me Bénéwendé Stanislas Sankara, porte-parole de l’APMP.
« Notre peuple a d’autres préoccupations que des invectives inutiles et des verbiages creux de certains prétendants politiques en perte de vitesse », a déclaré Me Sankara, ajoutant qu’il y a « coup KO quand il y a match (or) avec Roch Kaboré, Homme de conviction inébranlable aux grandes ambitions, il n’y a pas match » car il est un candidat « hors catégorie ». C’est la raison pour laquelle, l’APMP lui a renouvelé toute sa confiance et appelé tous ses militants à un vote massif.
Le lancement de campagne de M. Kaboré initialement annoncé pour le 31 octobre, avait été reporté à ce jour à cause du décès de son père, Charles Bila Kaboré. La prochaine étape de la campagne du candidat du MPP est prévue pour le samedi 7 novembre à 15h à Fada N’Gourma dans la région de l’Est.
Par Bernard BOUGOUM