Ce dimanche 21 février sera encore jour de vote au Niger. Deux candidats, Mohamed Bazoum (39%) et Mahamane Ousmane (17%), seront en compétition pour le fauteuil présidentiel que l’actuel occupant, Mahamadou Issoufou, à la fin de son second mandat constitutionnel, a décidé de céder, respectant sa parole donnée de ne pas violer la Loi fondamentale de son pays pour briguer un 3è mandat. Au siège national du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya), QG de campagne du candidat Mohamed Bazoum, un seul mot est sur toutes les lèvres: victoire. Pour les militants du parti rose, la confiance est totale, car, leur leader est le président attendu par tous les Nigériens. «Mohamed Bazoum, c’est le seul qui peut poursuivre l’œuvre de développement engagée par Zaki, petit nom affectif de Mahamadou Issoufou, au profit des jeunes, des femmes et des hommes», est convaincu Ibrahim, le patron d’une agence de voyage. Le refrain était, du reste, celui le plus en vogue, cet après-midi de jeudi 18 février, dans la «maison rose», où s’activent les militants du PNDS-Tarayya.
La griffe Bazoum nourrit son homme
Oumarou Illo, lui n’est pas dans la cuisine, où se prépare la victoire de son champion. Mais c’est grâce à lui que les militants et sympathisants peuvent se parer aux couleurs du parti. Bien entendu, il faut débourser entre 800 et 2000 francs CFA, pour devenir propriétaire d’une écharpe, d’un tee-shirt, d’un macaron, d’une casquette, ou d’une bavette, respect des gestes barrière contre le Covid-19 oblige. «Il y a aussi la pommade qui coûte 1000 FCFA», ajoute le voisin de Oumarou, brandissant la boîte blanche, tout comme les autres articles, à l’effigie de Mohamed Bazoum. Et ce commerce est bien rentable, parfois un peu dur, à en croire Oumarou Illo et ses voisins vendeurs.
Les femmes prêtes pour la bataille
Afioua Faladé, elle n’a plus besoin de passer au stand des gadgets. Drapée dans son ensemble pagne, foulard sur la tête, écharpe au cou, elle pourrait passer haut la main le concours de «Miss Mohamed Bazoum», si cette compétition existait. Pour l’instant, l’économiste de formation, à la retraite, n’a pas une minute à perdre, devant rejoindre ses consoeurs qui l’attendent, pour la suite de la campagne de ce second tour, qui prend fin ce vendredi 19 à 00H. La secrétaire générale de l’Organisation des femmes Tarayya (OFT), et surtout militante du parti depuis 30 ans, ne doute point de la victoire de Mohamed Bazoum. «Si Dieu qui donne le pouvoir, le veut», a-t-elle tenu à préciser aux «journalistes de Roch», en référence au Burkina Faso, notre pays qu’elle connaît bien. «Nous avons confiance en Dieu, nous avons confiance au PNDS, nous avons confiance aux militants, nous avons confiance à nos alliés et si ce pouvoir est le nôtre, nous l’aurons», a conclu dame Faladé qui n’a pas manqué de relever que le PNDS, visait le coup KO, c’est-à-dire la victoire dès le premier tour.
Le candidat de toutes les populations
Dans ce branle-bas de combat, pour concrétiser, comme au rugby, l’essai du premier tour, la mobilisation est à son comble sur le terrain. Et pendant que pleuvent les déclarations de soutien à la candidature de Mohamed Bazoum, au deuxième étage de l’immeuble du siège, Boubacar Séni Gagara, ne passe pas par quatre chemin pour affirmer que le pari du 21 février sera tenu et que le PNDS-Tarayya, sortira vainqueur de cette élection, «une fois de plus, comme au premier tour de la présidentielle, comme aux législatives et comme aux locales». Le représentant du candidat Mohamed Bazoum, est serein, pour plusieurs raisons: «Malgré la foultitude de candidats, 30, au premier tour, le nôtre a raflé plus du million de suffrages. Pour ce second tour, notre candidat, en plus du soutien de la Coalition Bazoum 2021, bénéficie de tout ce que le Niger compte comme partis politiques sérieux et importants. Les leaders et militants de ces partis ont décidé d’apporter leur soutien à Mohamed Bazoum pour son leadersghip et sa connaissance du quotidien du Niger. Moi qui ait, en compagnie de notre candidat, traversé, de long en large, le Niger, ce pays très vaste que j’appelle un mini-continent, j’ai fait le constat qu’il est le seul candidat qui converse avec toutes les populations dans leurs langues respectives. Il a eu, ainsi, l’opportunité de recueillir toutes leurs préoccupations, ce qui lui a permis d’élaborer un programme complet qui prend en compte tous les Nigériens».
«Ceux qui parlent de fraude sont de mauvaise foi»
Pour Boubacar Séni Gagara, Mohamed Bazoum est celui qui incarne la stabilité socio-politique au Niger, facteur qui a été déterminant dans le ralliement, après le premier tour, des autres candidats à sa cause. Mais cette élection sera-t-elle transparente et non entachée de fraude? Réplique immédiate du représentant de Mohamed Bazoum à la CENI: «Ceux qui parlent de fraude sont de mauvaise foi. Ils savent bien que tous les partis politiques, de l’opposition comme du pouvoir, sont représentés au sein de la Commission électorale nationale indépendante, la CENI, qui est composée de façon paritaire. De plus, le système de centralisation des résultats est fait de sorte qu’aucune fraude n’est possible. Et chacun, au niveau où il se trouve, tant dans les commissions villageoises, communales, régionales ou nationales, signe, obloigatoirement, les procès-verbaux qui sont issus de chacun des 26 000 bureaux de vote sur le territoire national. Il faut relever que les représentants de l’opposition qui sont à la CENI, n’ont jamais contesté ces résultats, depuis le début du processus».
Le Niger ne se réduit pas à Niamey
Les élections connaissent une ambiance particulière dans la capitale nigérienne, où l’opposition gagne souvent la compétition. «Mais remporter Niamey ne signifie pas remporter les élections», rétorque M. Gagara. «Sur 7 500 000 électeurs, Niamey n’en compte que 500 000 inscrits», note le militant du PNDS, qui met, au passage, en exergue, le raz-de marrée opéré par le PNDS-Tarayya, aux élections locales et législatives. «Par exemple, sur les 166 élus qui doivent siéger à l’Assemblée nationale, notre parti, à lui seul, a engrangé 80 députés. Total important auquel s’ajoutent les députés de la Coalition Bazoum 21. Nous avons donc l’Assemblée nationale en main, et c’est très important pour le PNDS-Tarayya, le Niger étant dans un régime semi-présidentiel. Mahamane Ousmane, notre adversaire pour le second tour n’a que 7 députés, dont 6 dans la commune de Zinder».
Tout compte fait, le PNDS-Tarayya, qui, selon Boubacar Séni Garaga, «n’est pas un parti de Facebook est dirigé par des hommes de vision, comme Mahamadou Issoufou, qui a prouvé, par sa gestion et ses nombreuses réalisations, que le Niger n’était pas pauvre, mais mal géré. Et avec son alter ego, Mohamed Bazoum, il n’y aura pas, non plus de bamboula, car, seul comptera le mieux-être des populations».
Par Morin YAMONGBE, à Niamey