Accueil Politique Présidentielle de 2020 au Burkina: que se passe-t-il au CDP?

Présidentielle de 2020 au Burkina: que se passe-t-il au CDP?

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Dans moins de deux ans, les Burkinabè en âge de voter se rendront, en principe, aux urnes pour le choix de leur président de la République. Mais d’ores et déjà des appels à candidature fusent de toutes parts à l’endroit de certaines personnalités comme le député Tahirou Barry, l’ex-Premier ministre sous la transition Yacouba Isaac Zida et Kadré Désiré Ouédraogo, ex-président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et ex-Premier ministre sous l’ex-président Blaise Compaoré. De toutes ces personnalités, M. Ouédraogo est le seul, pour le moment, à avoir répondu favorablement à l’appel, annonçant ainsi sa candidature pour l’élection présidentielle prévue pour 2020 au pays des «Hommes Intègres».

Le 16 février 2019, l’ancien président de la Commission de la CEDEAO et ex-Premier ministre burkinabè (1996-2000), Kadré Désiré Ouédraogo, répondant à l’appel d’une coalition de militants de certains partis politiques et d’associations dénommée «Initiative Kadré Désiré Ouédraogo 2020», a annoncé sa candidature pour la course à la présidentielle de 2020. Va-t-il faire acter sa candidature par son parti le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP)? Question sans réponse pour l’instant. Pour le moment, l’homme est, en tout cas, bien déterminé à présenter sa candidature en 2020.  

Kadré Désiré Ouédraogo

Selon les propos d’un cacique du CDP dans une interview accordée à un confrère, l’ex-Premier ministre n’entend pas passer par les primaires, tout comme ses partisans non plus ne veulent en entendre parler. Que se passera-t-il alors au sein du parti de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré dont le président Eddie Komboïgo, n’a pas encore déclaré ses ambitions pour la présidentielle de 2020, mais vise sans doute, lui aussi, le fauteuil de Kosyam? La candidature de Kadré Désiré Ouédraogo, que ses partisans appellent affectueusement KDO, pourrait occasionner une fracture profonde au CDP. A moins que KDO se présente en candidat indépendant et bénéficie du soutien d’autres partis, de mouvements de la société et de la frange des populations lassés du joug des partis politiques. Il peut également choisir l’option d’aller à cette compétition sous la bannière d’un autre parti. Autre alternative que l’ancien président de la CEDEAO peut saisir, c’est la création d’un nouveau parti qui portera sa candidature. Mais pour cette dernière piste, le temps n’est plus son grand allié.

Une chose est certaine, c’est une épreuve dont le CDP ne sortira pas sans perdre des plumes, même si ce parti a géré le pouvoir d’Etat pendant 27 ans. Cet état de fait risque de porter un coup dur au CDP car KDO et ses soutiens, notamment Boureima Badini, Léonce Koné ainsi que l’ex-maire de Bobo-Dioulasso (Ouest du Burkina), Salia Sanou, pour ne citer que ceux-ci, sont des cadres qui pèsent dans la formation politique de l’ex-chef d’Etat Blaise Compaoré et leur mise à l’écart ne peut que desservir le parti. Du reste, si le parti aborde cette élection en rangs dispersés, c’est le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui boira son petit lait.

En tout cas la présidentielle de 2020 au Burkina s’annonce bien pimentée!

Par Wakat Séra