Communiqué de presse de l’Organisation internationale de la Francophonie à l’occasion de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 en Côte d’ivoire. Selon la mission de la Francophonie, « les forces de sécurité ont accompli leur mission avec professionnalisme ».
A la demande des autorités de la République de Côte d’Ivoire, Son Excellence Madame Louise MUSHIKIWABO, Secrétaire générale de la Francophonie, a dépêché une mission d’information et de contacts à l’occasion de l’élection présidentielle dont le premier tour a eu lieu le samedi 31 octobre 2020.
Conduite par l’Ambassadeur Désiré NYARUHIRIRA, Conseiller spécial, politique et diplomatique de la Secrétaire générale, la mission a exercé son mandat conformément à la Déclaration de Bamako (2000) et dans le respect des instruments internationaux relatifs à la démocratie et aux droits de l’Homme auxquels le pays a adhéré, ainsi que la Constitution et les lois pertinentes de la République de Côte d’Ivoire.
Au cours de la semaine précédant la tenue du scrutin, la mission d’information et de contact de l’OIF a rencontré les présidents de la Commission électorale indépendante, du Conseil constitutionnel et de la Haute autorité de la communication audiovisuelle, des responsables politiques de la majorité et de l’opposition, des organisations de la société civile et les partenaires internationaux présents en Côte d’Ivoire.
Le jour du scrutin, ses membres ont observé le déroulement des opérations électorales dans quatre communes du district d’Abidjan (Yopougon, Abobo, Koumassi et Port-Bouët). Leurs observations ont été complétées par celles recueillies auprès des missions d’observation nationale soutenues par l’OIF, en l’occurrence celle du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI). Il en ressort les constats préliminaires suivants :
1. le vote a été globalement bien organisé dans tous les lieux où le scrutin a pu se dérouler sans entraves ;
2. les divergences de vue et la rupture du dialogue entre les forces politiques sur les conditions d’organisation du scrutin ont cependant affecté la sérénité du vote ;
3. des entraves au vote et des violences ont été commises à l’encontre des électeurs, des agents électoraux et des observateurs dans certaines régions du pays ;
4. des discours de haine et des informations fausses ont été propagés sur les réseaux sociaux ;
5. les forces de sécurité ont accompli leur mission avec professionnalisme et retenue ;
6. plusieurs bureaux de vote n’ont pas pu ouvrir du fait des entraves à la tenue du vote ;
7. l’ensemble des éléments de matériel électoral était présent dans la grande majorité des bureaux de vote observés ;
8. les procédures électorales ont été appliquées de manière conforme par les agents électoraux, malgré quelques faiblesses constatées, notamment dans l’utilisation de la tablette et de l’encre indélébile ;
9. les représentants du candidat du RHDP étaient présents dans tous les bureaux de vote observés ; ceux du candidat indépendant Kouadio Konan Bertin étaient faiblement représentés. Les deux candidats ayant boycotté le vote n’avaient aucun représentant ;
10. l’affluence des électeurs était très contrastée selon les zones.
La mission d’information et de contacts condamne les violences qui ont été commises à l’encontre des électeurs, des agents électoraux et des observateurs, ainsi que les discours de haine et la désinformation propagés sur les réseaux sociaux à l’occasion de l’élection. Elle déplore les nombreuses victimes des violences et présente ses condoléances à leurs familles.
La mission d’information et de contacts encourage les candidats à privilégier le recours aux voies légales pour la suite du processus électoral.
L’Organisation internationale de la Francophonie exhorte les acteurs politiques ivoiriens au plus haut niveau à engager urgemment un dialogue franc et profond afin d’assainir la situation politique du pays et de ramener la sérénité au peuple ivoirien.
L’organisation internationale de la Francophonie marque sa disponibilité à accompagner la Côte d’Ivoire pour contribuer, en tant que de besoin, à consolider la paix et renforcer la démocratie.