Les Maliens vivants au Burkina qui se sont inscrits sur la liste électorale pour prendre part à la présidentielle 2018 de leur pays, sont au total 8.717. Selon un constat fait par une équipe de Wakat Séra dans trois bureaux de vote à Ouagadougou, l’affluence des électeurs a été faible dans la mi-journée. Les différents acteurs du scrutin ont rassuré à notre équipe que toutes les conditions sécuritaire, matérielle et logistique sont en place pour permettre un bon déroulement du scrutin dans la capitale burkinabè.
Au niveau du bureau de vote sis à Dassasgho, au Centre-est de Ouagadougou, « tout se passe bien » selon la présidente du bureau, Kadidia Gadiaga, déplorant la faible affluence dans la matinée. Ce jugement est partagé par les observateurs précisément les délégués de la majorité et de l’opposition qui s’assurent aussi de la régularité du vote. Devant ce bureau de vote, pour faciliter la tâche aux électeurs et même aux membres du bureau de vote, des copies des listes ont été affichées devant la salle de l’école primaire de Dassasgho qui abrite le scrutin présidentiel, en vue de permettre aux électeurs de s’identifier et savoir s’ils ne se sont pas trompés de bureaux. Vers 10H30 quand nous quittions ce lieu, sur 240 votants, il n’y avait qu’une dizaine de personnes qui avait accompli leur droit de citoyenneté, a confié la présidente du bureau de vote Kadidia Gadiaga.
A la Patte d’Oie, au Centre-sud de la capitale burkinabè, c’est dans l’ancienne enceinte de l’ambassade du Mali que les bureaux de vote ont été installés. A ce niveau, la présence devant la cour et dans un pik-up des éléments de la CRS (Compagnie républicaine de sécurité), un corps d’élite de la police nationale burkinabè, montre bien le caractère sérieux de cet exercice électoral. Là, également on y constate une timide affluence des électeurs vers 12H.
Le président du bureau de vote n°1, Sanoussi Bocar, a confié que sur un total de 450 votants inscrits sur la liste électorale de son bureau, il y avait 86 électeurs qui avaient voté. A côté de ce bureau, il y a le deuxième bureau de vote dont le président est Ibrahim Maïga. Au même moment, (12H), sur un total de 161 votants, il n’y avait que 15 électeurs qui avaient voté, a confié également M. Maïga. Dans ces deux bureaux, on constate également la présence des délégués de la majorité et de l’opposition, en plus des assesseurs.
Le superviseur de la Commission électorale nationale indépendante, Issa Zono, a indiqué qu’« au début il y a avait des difficultés liées à l’identification des électeurs (mais) sous l’instruction de la CENI » qui administre le scrutin, « il nous a été signifié que tout électeur qui a sa carte électorale peut voter sans avoir forcément recours à d’autres pièces ». M. Zono a noté que tout se passe dans de bonnes conditions.
Quant au coordonnateur de ces deux bureaux de vote de la présidentielle malienne, Oumar Touré, « dans l’ensemble tout se passe bien ». Certes, « comme toute élection il y a eu au début quelques incompréhensions mais tout se passe bien à présent». Pour la grande difficulté à laquelle les acteurs ont eu à faire face, c’est le problème d’identification. « On avait dit aux électeurs qui n’avaient pas retiré leurs cartes de venir sur place pour le faire mais malheureusement d’autres (électeurs) ont oublié leur carte d’identification et donc n’ont pas pu retirer leur carte (électorale) », a expliqué M. Touré.
« Mais après les explications, ils (votants) ont compris et sont allés chercher leur carte pour venir retirer leur carte électorale qui leur a permis de voter », a-t-il poursuivi. Il a aussi déploré le fait que « d’autres ont plastifié leur carte électorale or il y a un cachet qu’on doit mettre derrière ces cartes, donc ceux qui se retrouvaient dans cette situation n’ont pas pu voter ».
Selon lui, il y avait 57% de votants qui ont retiré leurs cartes avant le jour-j de l’élection à leur niveau. Sur la faible affluence des votants, Oumar Touré, justifie cet état de fait par les « évènements sociaux et le ménage » dont doivent s’acquitter certains électeurs. Mais espère-t-il, « à partir de 14h allant vers 16H, l’affluence sera forte ».
Sur la trentaine de bureaux de vote installés au Burkina, on a au total huit bureaux de vote à Ouagadougou et dix à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays des « Hommes intègres ». A Ouagadougou, les bureaux de vote sont installés dans les quartiers populaires que sont Dapoya, Ouidi, Hamdallaye, Tampouy, Dassasgho et la Patte d’Oie.
Par Bernard BOUGOUM