Si les résultats partiels se confirment, les Tunisiens auront voté pour les candidats qui ne sont pas soutenus par de grands partis. Et Nabil Karoui aura réussi, bien qu’étant en détention à se positionner pour briguer la magistrature suprême de son pays.
En effet, Kais Saïed, un universitaire de 61 ans sans parti ni structure, entré en toute discrétion sur la scène politique, recueille 18,9 % des voix, d’après les chiffres de l’Isie, l’instance électorale, publiés lundi 16 septembre dans la soirée et portant sur deux tiers des suffrages.
Il devance l’homme d’affaires emprisonné Nabil Karoui, qui recueille 15,5 % des suffrages, devant le candidat du parti islamiste Ennahdha, Abdelfattah Mourou (12,9 %).
Le deuxième tour de la présidentielle se dessine donc avec un constitutionnaliste austère contre un homme d’affaires actuellement derrière les barreaux. Selon des analystes, si Nabil Karoui écope entre les deux tours d’une condamnation le privant de ses droits civiques, il faudra se passer de lui, et organiser un second tour avec le candidat arrivé en 3e position, Abdelfattah Mourou.
Pour ce qui est de la participation, selon des chiffres encore provisoires de l’Isie, le taux est faible en regard des 64 % enregistrés lors du premier tour de la présidentielle de 2014.
Par Wakat Séra