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Prise en charge des victimes de l’insurrection: l’Etat prié de «solder (ses) indemnisations»

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Martine Yabré, porte-parole des 23 OSC pour la commémoration de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et d putsch du 16 septembre 2015

Un regroupement de 23 Organisations de la société civile (OSC) a animé une conférence de presse ce jeudi 25 octobre 2018 à Ouagadougou, en marge de la quatrième anniversaire de l’insurrection populaire et du putsch manqué, pour prier le chef de l’Etat Roch Kaboré et le gouvernement, de «solder pour tout compte les dossiers d’indemnisation et/ou prise en charge des victimes» des manifestations populaires des 30 et 31 octobre 2014 et du coup de force manqué de 2015.

«Nous, organisations de la société civile, recommandons : au chef de l’Etat et aux membres du gouvernement de solder pour tout compte les dossiers d’indemnisation et/ou de prise en charge des victimes et ayants droit des victimes de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch manqué, dans les meilleurs délais, de mettre tout en œuvre pour que justice soit rendue aux martyrs et d’interpeller la hiérarchie militaire sur sa responsabilité historique, en ce qui concerne la situation sécuritaire nationale», a affirmé la porte-parole de ce regroupement, Martine Yabré.

Le collectif demande également aux autorités de «renforcer, en urgence, les soutiens aux Forces de défense et de sécurité (FDS), de prendre les dispositions pour que les dossiers de crimes de sang et économiques de 1960 à 2015 soient vidés et de travailler à une véritable restauration de l’autorité de l’Etat», a poursuivi Mme Yabré, qui a félicité le Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationales (HCRUN) pour ses «efforts fournis dans le cadre de la prise en charge des victimes de l’insurrection et du putsch».

Le regroupement pour la commémoration de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du putsch du 16 septembre 2015, a demandé aux partis politiques et aux OSC, vu les nombreux défis et particulièrement celui de l’incivisme grandissant, «un meilleur encadrement de leurs militants/membres, afin de contribuer à renforcer la sécurité nationale, à aller sur le terrain pour contribuer à résoudre les questions urgentes», a ajouté sa porte-parole.

Quatre années après l’insurrection et le putsch, le regroupement dirigé par Martine Yabré pense que sur le plan social, en dépit des «nombreux acquis en matière de santé, éducation, eau et assainissement et infrastructures routières», l’année 2018 a enregistré de «fortes revendication de syndicats et associations de personnes et structures professionnelles, témoin d’un malaise généralisé au sein de l’administration publique, crises répétitives au niveau de certains institutions, faible communication des autorités sur certaines questions d’intérêt national, montée fulgurante de l’incivisme».

Quelques responsables du groupe des OSC pour la commémoration de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et d putsch du 16 septembre 2015

Sur le plan politique, le collectif note que «bien que des acquis dont le vote de certains textes de loi de portée historique, comme le vote des Burkinabè de l’extérieur, sont enregistrés», on note toujours de «fortes revendications de l’opposition politique, témoin d’un malaise au sein de la classe politique, des engagements non tenus des autorités vis-à-vis des cibles jeunes et femmes, une faible communication entre les acteurs de la scène politique et bon nombre de dossiers de crimes de sang et crimes économiques, toujours non traités ».

Sur le plan sécuritaire qui alimente actuellement l’actualité au Burkina, malgré tous les efforts déployés par les plus hautes autorités, «au 30 septembre 2018, on dénombre selon les Forces armées nationales (FAN), près de 200 morts, une centaine de blessés, de nombreux engins détruits ou emporté, des armes, des munitions et de nombreuses infrastructures détruites».

Après avoir fait un état des lieux non exhaustif des acquis et des insuffisances dans la gouvernance actuelle au Burkina Faso, sur la question des enjeux et défis de la construction des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance au coup d’Etat, «tout laisse croire que les conditions sont réunies pour empêcher l’atteinte des objectifs majeurs de la gouvernance actuelle», a fait savoir Martine Yabré, soulignant qu’en termes d’enjeux, «il est évident qu’il s’agit, désormais, de travailler à ce que « Plus rien ne soit comme avant »».

Pour la question de la réconciliation nationale qui est une préoccupation mettant tous d’accord sur sa nécessité, ce regroupement d’OSC estime que les autorités doivent prendre en compte la justice transitionnelle car celle moderne «a des difficultés aujourd’hui et il faut le reconnaître».

En définitive, pour ce groupe de structures, en deux ans et demi de gestion des autorités post-insurrectionnelles, «il y a des acquis notoires», notamment, sur le plan de l’éducation, des infrastructures routières, de la santé, de l’eau et de l’assainissement, à consolider.

Par Mathias BAZIE