Accueil Société Procès attaque poudrière de Yimdi: l’instruction de l’affaire « a été bâclée » (défense)

Procès attaque poudrière de Yimdi: l’instruction de l’affaire « a été bâclée » (défense)

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Me Silvère Kientarboum, avocat du soldat de deuxième classe Aboubakren Ould Hamed

L’instruction de l’affaire de l’attaque de la poudrière de Yimdi, localité située à la sortie Ouest de Ouagadougou, dans laquelle des militaires de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) sont accusés, « a été bâclée », selon l’un des avocats de la défense, Me Silver Kientarboum, conseil du soldat de deuxième classe Aboubakren Ould Hamed, jeudi 30 mars 2017.

Au troisième jour du procès des 22 militaires de l’ex-RSP et un civil, Me Kientarboum a relevé des manquements dans l’instruction, notamment en ce qui concerne celle de son client le soldat Aboubakren.

« Depuis le début de l’audience nous avons soulevé beaucoup d’irrégularités. A notre sens l’instruction a été bâclée mais malheureusement le commissaire du gouvernement tient à suivre ces irrégularités malgré tout ce que nous avons avancé comme éléments pour rapporter que l’ensemble, sinon la majeur partie des accusés n’ont absolument rien à voir avec toutes les infractions qui leur sont reprochées », a-t-il laissé entendre face à la presse, après la suspension de l’audience ce jeudi 30 mars.

Pour lui, « aucun élément ne permet de mettre en relation (son) client avec les armes », dont on l’accuse des faits de détention illégale.

« Le juge d’instruction aurait pu simplement nous dire de quelles armes il est question, les vérifier pour voir si effectivement les empreintes de mon client se trouvaient sur ces armes en question », a confié Me Silver Kientarboum qui déplore le fait que « ces armes ne sont pas identifiées ».

Selon l’avocat, « il faut purement et simplement relâcher (son) client, parce qu’on ne peut pas apporter la preuve qu’effectivement il a soustrait des armes » dans la poudrière de Yimdi.

Sans preuve, « l’infraction n’est pas du tout constituée », a affirmé Me Kientarboum.

Onzième accusé à la barre pour l’interrogatoire, le soldat de deuxième classe Aboubakren Ould Hamed a rejeté les faits de complot et de vol aggravé qui lui sont reprochés, mais il reconnait avoir été à la poudrière de Yimdi avec le sergent-chef Aly Sanou et son rôle était de surveiller les gardes ligotés avant que le sergent-chef Sanou lui demande de prendre des RPG7 (armes) dans le magasin.

« Je suis entré je n’ai rien vu », a dit le soldat Aboubakren qui soutient qu’il n’a pas replié au point de départ avec des armes.

A ce jour 13 accusés sont passés à la barre pour leur interrogatoire. La plupart des accusés ont rejeté les faits qui leur sont reprochés.

Daouda ZONGO