Les avocats de l’ancien directeur administratif et financier (DAF) du ministère en charge des Transports, Jean Gabriel Séré, ont affirmé, mardi 20 juin 2023, à la reprise du procès Vincent Dabilgou et six autres, que des pièces ont été « falsifiées » par les conseils de l’ancien ministre en vue de « discréditer » leur client. Le ministère public, qui dit ne pas douter de la fausseté de ces documents, a martelé que des suites pénales seront réservées à cet « acte gravissime ».
Les avocats de l’ancien directeur administratif et financier (DAF) du ministère en charge des Transports, Jean Gabriel Séré, se sont offusqués, de ce que des pièces ont été « falsifiées » pour « discréditer » leur client. Un acte qu’ils imputent à la défense du ministre Vincent Dabilgou, qui présentent M. Séré comme PDG de plusieurs entreprises.
A cet effet, les conseils de l’ancien DAF ont demandé à la Cour que les pièces incriminées soient écartées du dossier afin de poursuivre le procès.
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Après observation des éléments présentés par les plaignants, le Procureur a corroboré leur version, soutenant que des pièces ont effectivement été falsifiées pour incriminer le DAF Jean Gabriel Séré. Il a assuré qu’une procédure pénale sera lancée contre les auteurs de cet acte « gravissime ».
Sur l’option de suspendre le procès après découverte de « pièces falsifiées » introduites dans le dossier, le ministère public a estimé que l’affaire a déjà assez pris du temps et qu’il ne convient pas de surseoir à son jugement. Il a recommandé que les dites pièces soient écartées et que le procès se poursuive.
L’ancien ministre Vincent Dabilgou, principal mis en cause dans cette affaire de « pièces falsifiées », s’inscrit en faux. « Je n’ai pas inventé de documents », a défendu le président du Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD) à la barre. Il a affirmé avoir reçu deux documents de la part de M. Séré, un relatif à une mission que ce dernier devait faire à Bangui et l’autre qui faisait état de son patrimoine.
Les avocats de l’ancien DAF ont également fait une observation au tribunal, notifiant qu’un des conseils du ministre Dabilgou se trouve dans une situation de conflit d’intérêts. Il s’agit de Me Bougoum qui défend M. Séré dans une autre affaire en cours à Ziniaré. La défense du DAF a donc demandé le retrait de l’avocat du NTD du dossier.
Les débats entre les différentes parties et le tribunal ont été houleux sur la question. Les conseils de M. Dabilgou ont jugé le tribunal « incompétent » pour établir le lien de conflit d’intérêts, estimant que cela revient au bâtonnier qui en a le pouvoir.
Argument réfuté par le ministère public pour qui il n’y a pas de doute que Me Bougoum soit en conflit avec la loi. Ce dernier s’est dit disposé à se déporter du dossier, s’il est effectivement établi qu’il y a conflit d’intérêts.
L’audience suspendue dans un premier temps, a repris sur cette question qui a surchauffé l’atmosphère dans le tribunal. Les différentes parties ne s’accordant pas sur ce sujet, le juge a suspendu à nouveau l’audience.
Le procès reprend le lundi 26 juin 2023.
Par Siaka CISSE