Le procès du caporal Madi Ouédraogo et 28 autres accusés d’association de malfaiteurs et détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre doit reprendre, en principe, ce lundi 16 janvier 2016 au tribunal militaire de Ouagadougou. Que feront les avocats, dont la plupart sont commis d’office, alors que le tribunal va de plus en plus vers une requalification des faits en « complot militaire » ? Et s’ils n’obtiennent pas non plus la comparution comme témoins, du caporal Claude Ido, actuellement en mission onusienne au Mali) et des généraux Gilbert Diendéré, incarcéré pour le putsch de septembre 2015 et Pingrenoma Zagré, l’ex chef d’état-major général des armées) ?
Avant le réquisitoire et les plaidoiries, le tribunal avait demandé aux avocats de prendre en compte l’article 190 du code de justice militaire. Ce qui équivaut à une requalification des faits, car selon cette disposition, « tout individu coupable de complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité du commandant d’une formation militaire, d’un aéronef, d’un navire militaire, ou à la discipline, ou à la sécurité de la formation ou de l’aéronef, est puni d’un emprisonnement à perpétuité. Il y a complot dès que la résolution d’agir est concertée et arrêtée entre deux ou plusieurs individus. Le maximum de la peine est appliqué aux militaires les plus élevés en grade et aux instigateurs dudit complot. » Vent debout contre cette éventuelle requalification et pour faire accepter par le tribunal de faire comparaître comme témoins, le caporale Ido et les généraux Diendéré et Zagré, les avocats vont-ils une fois de plus, en guise de désapprobation quitter la salle d’audience, comme ils l’ont fait le 21 décembre 2016 ? C’est ce qui se susurre le plus de source proche du dossier. En tout cas, à travers leurs différentes déclarations, ils ont déjà manifesté leur désapprobation, particulièrement sur la question de la requalification des faits.
Par Wakat Séra