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Procès du coup d’Etat de 2015: «Je ne sais pas pourquoi je suis cité dans ce dossier» (caporal Diessongo)

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La Chambre de jugement du tribunal militaire burkinabè qui juge le dossier du coup d’Etat du 16 septembre 2015, a appelé ce vendredi 31 août 2018, à la barre, le caporal Soumaïla Diessongo, accusé de coups et blessures volontaire et complicité de dégradation aggravée de biens. Cet inculpé a dès l’entame de son audition laissé entendre qu’il «ne sait pas pourquoi (il est) cité» dans cette affaire.

Poursuivi dans le dossier du putsch perpétré par des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’accusé Diessongo s’est dit étonné de se retrouver devant le tribunal pour répondre des charges dans cette affaire. «Je ne reconnais pas ces faits. Je ne sais même pas pourquoi je suis cité dans ce dossier». Pour lui il n’a pas commis d’infraction durant les événements.

Selon cet accusé, il n’est sorti que le 17 septembre 2015 à la demande d’un «sergent». «Il a dit que c’est pour aller chercher des vivres. Mais quand on est arrivé au rond-point des martyrs des individus nous ont arrêté et ont échangé avec le sergent. Après on est allé (dans le domicile de Salifou Diallo), le sergent a demandé à ceux qui y était : «Qui tirait ici ?» et «un homme qui était en civil a dit que c’est lui», a relaté le caporal Diessongo qui a confié qu’ils ont retiré l’arme de cet individu et l’ont conduit au camp Naba Koom. «Je ne l’ai pas frappé», s’est-il défendu.

Mais selon le parquet militaire, l’individu en question qui est un policier a affirmé dans sa déposition qu’il a bien été frappé par le caporal Soumaïla Diessongo. Mais l’accusé est catégorique, il dit ne pas se reconnaitre dans ces accusations et a souhaité que si le tribunal le condamne pour ces faits que le policier aussi soit poursuivi car il a effectué des tirs.

Le soldat de première classe Arouna Ouédraogo, appelé également à la barre ce vendredi, est aussi poursuivi pour les mêmes faits. Mais l’intéressé a nié les faits à lui reprochés.

Pour ce soldat qui était au RSP en tant qu’électricien, il s’est retrouvé fortuitement devant le domicile de l’ex-président de l’Assemblée nationale. «J’avais oublié mes matériels au Conseil de l’entente. J’ai vu un véhicule qui sortait et j’ai demandé à ce qu’on m’y amène. Quand on est arrivé au niveau de la «Promotion» (ex-primature), le sergent-chef Roger Koussoubé est descendu et notre véhicule a fait un demi-tour. Je les ai interpellé (Adama Belèm et le sergent Dierma) et ils ont refusé. J’étais énervé. Nous sommes allés chez Salifou Diallo», a déclaré le soldat Ouédraogo qui note qu’il a tenté d’empêcher des militaires de frapper les individus qui s’y trouvaient.

Selon son avocat Me Ignace Tougma, le témoignage du policier qui a été frappé, prouve que son client a dit la vérité. «Dans sa déclaration il a reconnu que Arouna Ouédraogo a dit aux autres militaires de ne pas les frapper et a même aidé un jeune à échapper à la bastonnade», a-t-il poursuivi.

L’audience a été suspendue vers 16h36 et reprendra demain samedi 1er septembre 2018.

Par Daouda ZONGO