A la reprise du procès du coup d’État manqué du 16 septembre 2015, ce mercredi 9 mai 2018, Gilbert Diendéré, accusé principal dans ce dossier, s’est retrouvé sans ses avocats. Le président du tribunal, Seydou Ouédraogo a annoncé dès l’ouverture de l’audience, avoir reçu des lettres de déport, notamment celle de SCPA Somé et associé.
Au total, huit accusés dans ce procès se sont retrouvés sans leurs avocats du fait de ces lettres de déport. Il s’agit, entre autres, du général Diendéré, Ouékouri kossé, Minata Djelwaré et Fatoumata Diendéré.
En plus de la SCPA Somé et associé, il y a également Me Paul Kéré qui s’est déporté pour « convenance personnelle ».
Le président du tribunal a souhaité savoir si d’autres avocats voudraient se déporter, estimant que « c’est bon que le dossier puisse être jugé avec sérénité ».
« Le déport n’est pas une fin d’amusement », selon Me Hervé Kam de la partie civile pour qui « si le déport ne suit pas les lois il ne doit pas être accepté ».
Selon les dispositions de la loi, avant tout déport l’avocat doit informer son client pour qu’il prenne les dispositions pour sa défense, a indiqué Me Kam.
Pour les avocats de la défense c’est le déroulement du procès qui guide l’avocat. Et les conseils peuvent se déporter quand ils estiment que le procès ne se déroule pas dans les règles de droit.
« Nous ne voulons pas éviter le procès. Nous voulons que ce procès se déroule mais que les règles du droit soient respectées », a affirmé Me Dieudonné Bonkoungou.
En réponse au président du tribunal qui demande si d’autres avocats souhaiteraient se déporter, Me Antoinette Ouédraogo de la défense a fait savoir qu’ils feront leur travail « tant que les conditions le permettront ». « Nous sommes là et ce n’est pas à n’importe quelle condition que nous allons faire (le travail). Si nous devons partir nous partirons », a-t-elle conclu.
Pour remplacer les avocats qui se sont déportés, le président du tribunal a demandé au Bâtonnier de l’Ordre des avocats de commettre d’autres avocats aux huit autres accusés dont les conseils se sont déportés ce mercredi 9 mai.
Le tribunal a examiné, également durant cette journée trois demandes de mise en liberté et une demande d’autorisation de sortie du territoire. Des demandes sur lesquelles le tribunal statuera.
Par ailleurs, au cours de cette audience les avocats commis d’office pour les 12 accusés qui n’avaient pas de Conseil, ont demandé une suspension de trois ou quatre semaines pour prendre connaissance de l’entièreté du dossier. Le tribunal accédant à leur demande a suspendu l’audience pour la reprendre le 25 mai 2018.
Par Daouda ZONGO