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Procès du putsch manqué de 2015: «Je suis mécanicien, je ne fais pas d’intervention» (sergent Guiré)

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(Image d'illustration)

La Chambre de jugement du tribunal militaire burkinabè a poursuivi, ce mercredi 25 juillet 2018, les interrogatoires des accusés dans le dossier du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015. Etait à la barre, à la suite du soldat de première classe Hamado Zongo, le sergent Yahaya Guiré, un mécanicien de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures. Des faits qu’il dit ne pas reconnaître, signifiant qu’il est un «mécanicien» et qu’il «ne fait pas d’intervention».

Selon le récit du sergent Yahaya Guiré, devant la barre, le 16 septembre 2015, aux environs de 17h, il aurait reçu un appel de son chef de garage, l’adjudant-chef Idani, lui disant de venir au camp. «Quand je suis arrivé vers 18h, j’ai trouvé la porte de mon bureau cassée», a mentionné, dans un français approximatif, le sergent Guiré. Il a affirmé avoir été informé par son chef que «ce sont des jeunes» du RSP qui sont venus prendre des véhicules. L’adjudant-chef Idani lui aurait dit que «des éléments du Groupement des unités spéciales (GUS) ont arrêté des membres du gouvernement» et que «le quartier est consigné».

Le sergent a déclaré, face aux juges, qu’il a constaté que tous les véhicules étaient sortis sauf les nouveaux dont les batteries avaient été enlevées. «C’est en allant au carré d’arme que j’ai vu tous les véhicules qui étaient équipés de FM (arme collective) et de RPG-7 (lance grenade propulsée par roquette non guidée)», a-t-il indiqué.

Le mécanicien a soutenu n’avoir participé ni au rassemblement, ni à la rencontre avec le président sénégalais Macky Sall. Mais, il a déclaré avoir fait des sorties pour des dépannages de moto et de véhicule, en ville, notamment vers la Caisse nationale de sécurité sociale (centre-ville non-loin du camp Guillaume) et à la Cité An 3, un quartier populaire. «Quand on revenait du dépannage de la moto, on a rencontré des manifestants vers le jardin du 8-Mars. Ils nous ont lapidés et Abdou Compaoré, un jeune (du RSP) que j’avais pris, a effectué des tirs en l’air. Quand on a dépassé le jardin il a encore tiré en l’air», a-t-il poursuivi dans son récit.

Il a confié avoir déjà eu des embrouilles avec des éléments qui avaient voulu fait sortir des véhicules dès le 14 septembre 2015. «A la longue j’ai vu que si ne pars pas (du camp) ça peut me coûter la vie», a dit le sergent Guiré qui a laissé entendre qu’il a quitté le camp Naba Koom II le 27 septembre 2015 et a rejoint son corps d’affectation le 28 septembre 2018.

L’audience a été suspendue à 17h02. Elle reprendra le vendredi 27 juillet 2018 avec la poursuite de l’audition du sergent Yahaya Guiré.

Par Daouda ZONGO