A la reprise de l’audience entrant dans le cadre du procès du putsch manqué de septembre 2015, ce vendredi 29 juin 2018, des avocats aussi bien de la défense que de la partie civile se sont opposés à ce que les débats soient filmés ou enregistrés par la gendarmerie, notant que si elle a été autorisée à le faire, que cela profite aussi à la presse.
Après l’ouverture de l’audience, l’avocat de la défense Me Dieudonné Bonkoungou qui a soulevé le débat sur l’enregistrement des échanges lors des audiences. Il a affirmé qu’il n’aimerait pas « être filmé ni enregistré », évoquant des dispositions de la loi qui lui confèrent ce droit.
Pour lui, l’état-major ne peut pas prendre cette décision de filmer les audiences sans l’accord du tribunal. Si la gendarmerie a été autorisée à le faire » il faut que cela profite aussi à la presse », a laissé entendre Me Bonkoungou, suggérant même la retransmission en direct du procès.
Pour l’une des rares fois dans le déroulement du procès du putsch manqué de septembre 2015, la défense et la partie civile sont sur la même longueur d’onde. Les deux parties ont souhaité voir les audiences retransmises sur les ondes où s’il y a interdiction que cela s’applique à tout le monde. La défense a même exigé la destruction des images déjà prises par la gendarmerie.
Selon le parquet et le tribunal, ces prises de vue sont faites pour des besoins d’archivage.
Après avoir statué sur la question, le tribunal a rejeté et la demande de retransmission des audiences et celle de la destruction des enregistrements déjà faits. « Le tribunal decide de la mise sous scellé » de ces enregistrements et l’arrêt des prises de vue par la gendarmerie, a affirmé le président Seydou Ouédraogo.
L’audience se poursuit avec l’examen de nouvelles exceptions soulevées par la défense.
Par Daouda ZONGO