L’engouement constaté au premier jour du jugement du dossier du coup d’Etat manqué de 2015, n’était pas au rendez-vous à cette quatrième journée de l’audience qui a toujours concerné les débats sur des aspects de forme. Dans le même temps, pour cette journée, une nouvelle règle a été imposée au hommes de médias, chose qui n’a pas permis aux cadreurs de pouvoir faire des prises de vue avant le début de l’audience ni au moment des suspensions.
L’affluence au procès du putsch manqué de septembre 2015 qui a débuté le 27 février dernier, dans lequel le présumé cerveau de l’affaire, le général Gilbert Diendéré et 83 de ses co-accusés sont entendus, a fondu de moitié en cette quatrième journée du jugement. « Le président du tribunal a-t-il vidé une partie de la salle pour non respect de silence ou bien », a lancé, amusé, un confrère, une heure après le début de l’audience.
Hormis le banc des accusés, les autres places notamment celle réservée au public, était occupée par quelques personnes qui attachent un intérêt particulier au procès, soit parce que leurs proches constituent l’une des parties de ce procès, soit pour renforcer leur formation scolaire et estudiantine, etc.
Pour certains, la baisse d’engouement à la salle des banquets de Ouaga 2000 qui accueille pour l’occasion, le procès annoncé pour être historique, s’expliquerait par le fait que c’est le débat au fond et non la forme qui intéresse les gens. D’autres par contre, pointent du doigt, l’arsenal sécuritaire installé autour de l’endroit, qui n’encouragerait pas les curieux à faire de la salle d’audience leur lieu d’habitude.
L’autre fait qu’a constaté l’équipe de Wakat Séra, concerne le traitement des hommes de la presse qui sont sur place pour la couverture du jugement. Si la dernière entrevue entre l’Association des journalistes burkinabè (AJB) et les responsables de la justice avait réussi à faire bouger les lignes à la reprise de l’audience le mercredi 21 mars 2018, chose qui a permis aux hommes de médias d’avoir accès à la cour de la salle des banquets avec certains de leurs outils de travail, cette fois-ci, c’est à la surprise générale que des journalistes nationaux et internationaux, cameramans et photographes, ont été sommés de ne pas franchir les barrières avec leur matériel. Or, l’heureuse expérience des 21 et 22 mars avait permis aux hommes et femmes de médias de pouvoir recueillir les avis des deux parties (défense et partie civile), après les audiences, pour éclairer la lanterne des populations.
En tout cas, les agents en faction rétorquent, qu’ils ne font que veiller au strict respect des instructions sécuritaires données par leur hiérarchie. Conséquence, il a fallu que certains journalistes fassent le pied de grue devant les barrières en espérant alpaguer des avocats à la sortie pour en savoir plus sur des décisions de justice dont seuls les professionnels du droit peuvent se targuer de décrypter.
C’est une situation qui ne facilite pas le travail des journalistes, eux qui doivent traiter l’information avec professionnalisme afin que le citoyen lambda où qu’il soit puisse suivre le procès.
Par Mathias BAZIE