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Procès du putsch manqué de 2015: « Je n’ai pas su ce qu’on est allé faire à Zorgho » (soldat Hamado Zongo)

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Le soldat de première classe, Hamado Zongo, poursuivi dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015, a été interrogé ce mardi 24 juillet 2018, à la barre du tribunal militaire. L’ex-élément du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dissout à la suite des événements du coup de force avorté, a reconnu qu’il est allé Zorgho mais dit ne pas savoir ce que lui et ses camarades sont allés accomplir comme mission dans la ville natale de Roch Kaboré, qui, à l’époque des faits n’était pas encore président du Faso.

« Il y a beaucoup de missions qu’on fait sans qu’on ne nous (soldats) en dise les motivations », s’est défendu l’accusé Hamado Zongo devant le tribunal, répondant à une question du parquet sur ce pourquoi lui et les autres membres de l’équipe envoyée à Zorgho sont allés exactement faire. « C’est devant le juge (d’instruction) qu’on m’a dit que c’est une radio (Laafi) qu’on est allé couper, sinon je n’ai pas su ce qu’on est allé faire à Zorgho », a affirmé le prévenu.

« Pourtant dans votre PV, vous avez dit que Ali Sanou (sergent-chef) a même fait le briefing à tous les membres de la mission dans le véhicule », a rétorqué le parquet faisant allusion à une déclaration tirée des procès-verbaux d’audition

Mais l’accusé restera figé sur sa position. Il a remis en cause ce passage, notamment le mot « briefing » qui ne serait pas de son vocabulaire. « C’est à la barre ici que j’apprends ce mot », a-t-il répondu au parquet, soutenant que le juge s’instruction a déformé ses propos et a « mis ce qu’il voulait ». 

Le procureur militaire, Alioun Zanré a fait remarquer à la suite de cette réplique que le fait de « nier les déclarations des PV est un moyen de défense qui ne peut convaincre personne ».

Selon le récit des faits de l’ex-garde présidentiel, c’est étant dans « un maquis à la Patte d’Oie » qu’il a été informé, le 16 septembre 2015 vers 16h, par un de ses amis civils que les autorités de la transition ont été arrêtées.

Il a nié avoir pris part à des patrouilles à Ouagadougou et hors de la capitale burkinabè, durant ce putsch manqué qui fait au moins 13 morts et plus d’une quarantaine de blessés.

Célibataire et père de deux enfants, Hamado Zongo est déjà condamné à dix ans de prison ferme dans l’affaire de l’attaque de la poudrière de Yimdi. Ce soldat de 30 ans avait été décoré de la médaille commémorative, avec agrafe Mali et Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Suspendue à 17h, l’audience reprendra le mercredi 25 juillet 2018 avec la poursuite de l’interrogatoire du soldat de première classe, Hamado Zongo qui a pour conseil, Me Alexandre Sandwidi.

Le président du tribunal militaire a dévoilé la prochaine liste (n°6) de passage à la barre qui est constituée comme suit:

1-Sergent Guiré Yahaya   
2-Adjudant-chef Dibloni Gbondjaté
3-Sergent Couldiati Salifou
4-Sergent Koné Souleymane 
5-Soldat de première classe Ouattara Sidiki

Ces prévenus ont pour avocats respectivement Me Rokia Ouattara, Me Isaac N’Dorimana, Me Pascal Ouédraogo, Me Roger Yamba et Me Lassané Daboné.

Par Bernard BOUGOUM