Les avocats de la défense dans le procès du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, se sont retirés de la salle d’audience, ce jour 27 février 2018, après que le président de la Chambre de jugement a annoncé la prise d’une ordonnance pour permettre la poursuite de la constitution du tribunal.
La défense qui a fait des « observations » concernant la Chambre de jugement elle-même, dès l’entame de l’audience, s’est retirée de la salle car pour elle, « aux yeux de la loi cette juridiction est inexistante ». « Si nous nous attelons à encourager (…) de telles irrégularités, cela veut dire que nous aurions participé à une oeuvre qui n’est pas de justice », a confié l’un des avocats de la défense, Me Michel Traoré.
Selon les avocats de la défense le décret de nomination du magistrat Seydou Ouédraogo devrait entrer en vigueur huit jours après sa publication dans le Journal Officiel, or il a été publié le 22 février. Donc pour la défense, ce n’est pas encore en vigueur. « La défense cherche par tous les moyens à discréditer la juridiction », a affirmé Me Hervé Kam, avocat de la partie civile.
Selon Me Kam, cette attitude de la défense « confirme que ceux qui crient à la détention arbitraire et autres et qui disent qu’ils ont été détenus pendant deux ans sans être jugés, montre par là que eux-mêmes ne veulent pas répondre des Burkinabè morts et blessés ». Après constat de l’absence de la défense, le président de la chambre de jugement a suspendu l’audience sine die.
Dans cette affaire dite du coup d’Etat du 16 septembre 2015, 84 personnes sont inculpées dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé. Le putsch a fait officiellement 15 morts et plusieurs blessés.
Par Daouda ZONGO