Me Régis Bonkoungou, avocat du sergent-chef Ali Sanou, poursuivi dans le dossier du putsch manqué de 2015, a déploré l’absence de rapports « ballistiques » qui devait aider l’éclaircissement de cette affaire, le mercredi 17 juillet lors du passage de son client à la barre du tribunal militaire.
Pour Me Bonkoungou, « ce qui est important (dans ce dossier), ce sont les éléments de preuve », ajoutant ne pas « partager les questions de sentiments » dont ferait montre la partie civile.
L’avocat de Ali Sanou a demandé également au président du tribunal Seydou Ouédraogo qui détient la police des débats, de faire respecter une doléance de son client qui ne veut pas que le parquet et la partie civile le « traitent de menteur ». Pour la défense de l’ex-garde de sécurité présidentielle qui dit « constater avec désarroi que la partie civile refuse d’obéir aux injonctions du tribunal » demandant d’utiliser autre terme que le mot mensonge, chaque partie doit respecter les consignes données par la Chambre de jugement pour un procès « serein ».
Me Roger Yamba de la défense a enchaîné après avoir demandé la parole au président du tribunal en ces termes: » On est tous là pour faire jaillir la vérité. Personne ne détient la vérité. Elle découlera des débats que nous menons ici et que le tribunal en tirera toutes les conséquences », avant de terminer que « la partie civile détient la vérité elle n’a qu’à donner le verdict et on va quitter ici ».
Mais selon la partie civile pour qui, » ce n’est pas vraiment aisé de concevoir un mensonge cohérent, il est dommage, la ligne de défense que Ali Sanou a choisi » car le sergent-chef « navigue à vue » et là « on s’écarte de la vérité » dans ce dossier.
Selon les avocats des victimes, « Ali Sanou occulte la vérité sur des détails importants ». Pour elle, « les victimes ont besoin de savoir pourquoi ils ont connu des exactions » lors des événements du putsch manqué.
A noter que le sergent a rejeté les chefs d’accusation retenus contre lui. Il dit avoir exécuté des ordres militaires. Il a signifié au tribunal qu’il regrettait ce qui a été causé comme tort aux populations burkinabè lors du coup d’Etat manqué de 2015.
Le jugement se poursuit avec le jugement du soldat de deuxième classe, Seydou Soulama.
Par Bernard BOUGOUM