Les audiences entrant dans le cadre du procès du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, suspendues le 28 juillet 2018 pour permettre aux différentes parties de prendre deux semaines de repos, ont été reprises ce jeudi 16 août 2018 avec la poursuite de l’audition des accusés. L’inculpé appelé à la barre ce jeudi était le soldat de première classe Sidiki Ouattara, 25 ans, qui est poursuivi pour quatre faits: «complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures et dégradation de biens».
Le soldat de première classe, Sidiki Ouattara, du Groupement des unités d’intervention (GUI) de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a, d’entrée de jeu, rejeté les faits qui lui sont reprochés. Ne s’exprimant pas en Français, il a eu droit à un interprète ad’hoc en langue Dioula.
Selon cet ex-élément de sécurité présidentielle burkinabè, il était en ville le 16 septembre 2015, quand un de ses classes (promotionnaire) l’a appelé dans l’après-midi pour l’informer qu’il y a un rassemblement au camp. Un regroupement au cours duquel on a dit que «le quartier est consigné».
Il a reconnu avoir fait la ronde aux alentours du camp Naba Koom II, le 16 septembre dans la nuit et avoir été à la radio Savane FM avec le sergent Ousmane Dierma et le sergent-chef Roger Koussoubé.
«Le sergent Dierma est venu (au camp) me chercher pour une corvée. On a pris le chef Koussoubé en cours de route et nous sommes partis» à la radio Savane FM, a déclaré le soldat Ouattara. «Arrivé, on m’a dit de rester dans le véhicule. Ils sont rentrés et peu après le chef Koussoubé est revenu me dire d’aller prendre le matériel pour mettre dans le véhicule et nous sommes reparti au camp», a-t-il poursuivi.
L’ex-garde présidentiel a affirmé avoir effectué ces missions avec en sa possession, son arme de dotation qu’il n’a pas utilisé. «Je tenais mon arme mais je ne l’ai pas utilisé», a-t-il dit, soutenant qu’il n’a pas fait de patrouille et n’a pas été à la Place de la Nation.
Pour le parquet, cet accusé ne fait que «faire tourner les gens». «Dans les Procès-Verbaux, il a dit qu’il est sorti patrouiller. Il a même reconnu avoir été à la Place de la Nation», a déclaré le procureur militaire qui a indiqué que l’inculpé a fait savoir qu’il y a eu «des tirs en l’air».
Quant à son avocat, Me Alexandre Daboné, il a souhaité que le tribunal écarte les PV d’instruction et ne tenir compte que ce que son client dit à la barre car le fait que son client ne s’exprime pas en Français, il se peut que la traduction devant le juge d’instruction ne soit pas fidèle.
L’audience a été suspendue à 16h55 et reprendra demain vendredi 17 août 2018 à 9h avec la poursuite de l’interrogatoire du soldat Sidiki Ouattara.
Par Daouda ZONGO