L’audition du capitaine Abdoulaye Dao s’est poursuivie ce vendredi 21 septembre 2018 devant la Chambre de jugement de la justice militaire burkinabè en charge du dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015. Au cours de son interrogatoire, un de ses avocats, Me Dieudonné Bonkoungou, par ailleurs conseil du général Djibrill Bassolé, qui a relevé des manquements, a accusé le parquet d’avoir «commis une infraction» susceptible de poursuite.
Lors de la deuxième journée de l’interrogatoire du capitaine Abdoulaye Dao, ex-chef du Groupement des unités spéciales (GUS) dont certains éléments sont les auteurs de l’arrestation des autorités de la transition, Me Bonkoungou a attiré l’attention du tribunal sur le fait que le parquet aurait utilisé un procès-verbal qui avait été annulé.
Il s’agirait de la pièce I17 où le parquet aurait tiré une quinzaine de questions pour les poser au capitaine Dao. Pour son conseil, l’utilisation de cette pièce qui a été annulé devant la chambre de contrôle est «une infraction» et passible «de poursuite» car cela est condamné par le code pénal.
«Le parquet sait qu’on peut le poursuivre pour cette infraction», a laissé entendre Me Bonkoungou demandant aux parquetiers ce qu’ils peuvent dire pour leur défense.
Selon le parquet, ce que Me Dieudonné Bonkoungou a soulevé «n’est pas approprié ici (chambre de jugement de la justice militaire)», notant que Me Bonkoungou devrait s’en tenir à la défense de son client.
Au cours de l’audience de ce vendredi, le capitaine Abdoulaye Dao qui répondait aux questions des différentes partie prenante au procès, n’a pas varié dans ses déclarations devant le tribunal au cours de sa première journée d’audition.
Après des heures d’audition, le tribunal a suspendu l’audience vers 17h. Elle reprendra le lundi 24 septembre 2018.
Par Daouda ZONGO