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Procès du putsch manqué: «On n’est pas content qu’il y ait eu des morts» (Capitaine Ouédraogo)

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(Ph. europe1.fr)

Le procès lié au dossier du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 au Burkina, débuté fin février 2018, se poursuit dans la salle des banquets de Ouaga 2000 avec le déroulement des auditions des accusés constitués essentiellement de militaires de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Plus d’une quarantaine d’inculpés sont déjà passés à la barre. Ce vendredi 14 septembre 2018, le public a eu l’occasion de suivre la version des faits du premier capitaine, Seydou Gaston Ouédraogo, celui-là qui est allé chercher «des caissettes de matériel et une valise» à la frontière ivoirienne. Dans sa déposition il a laissé entendre qu’ils ne sont «pas contents qu’il y ait eu des morts» au moment du putsch manqué.

Le capitaine Seydou Gaston Ouédraogo, responsable de la régis, de l’administration des ressources humaines et finance au chef d’état-major particulier de la présidence, appelé à la barre à la suite de l’interrogatoire du soldat de première classe Abdou Compaoré, le mécanicien du RSP à qui on attribuerait la paternité de la mort d’un des manifestants du fait «des tirs de sommation» qu’il a eu à effectuer vers le jardin du 8 Mars, au retour d’un dépannage de moto à la Place de la Nation, est poursuivi de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures.

Selon sa narration, il aurait effectué une seule mission au moment des événements. Il s’agit de la mission de récupération de matériel. «Le 18 septembre vers 23h, le colonel-major Boureima Kéré m’a informé que je devais effectuer une mission. Le lendemain il m’a envoyé aller chercher du matériel à la base aérienne. Arrivé on m’a conduit vers un pilote qui me demanda où il devait me conduire. Comme je ne savais pas de quoi il parlait, j’ai contacté le colonel-major Kéré qui m’a dit de prendre attache avec le colonel Gouba, le chef du pilote», a relaté cet accusé qui a affirmé que le nommé Gouba a été injoignable.

Finalement c’est le colonel-major Kéré qui leur aurait dit qu’il s’agit du matériel qu’ils devaient récupérer à Niangoloko vers la frontière ivoirienne. Il leur aurait remis le numéro d’un «lieutenant Touré» à contacter pour plus d’information. «Nous n’avons pas pu échanger avec lui car le réseau n’était pas bon», a dit le capitaine Ouédraogo qui a confié que peu après, c’est le chef du pilote qui leur ait donné des précisions quand ils étaient à Bobo-Dioulasso. «Nous avons décollé de l’aérodrome de Bobo et nous sommes allés atterrir sur un terrain déjà sécurisé par la gendarmerie du Burkina. Le lieutenant Touré est venu en véhicule avec une immatriculation ivoirienne se présenter et on a récupéré des caissettes contenant du matériel de maintien d’ordre et une valise. Le lieutenant Touré a appelé son chef, le colonel Cheriff avec qui on a parlé. Il m’a demandé si ça va avant de me souhaiter bon retour», a indiqué le premier capitaine à la barre.

Sur instruction du capitaine Abdoulaye Dao, l’hélicoptère s’est posé à l’aérodrome du palais présidentiel où «le chef de service» est venu récupérer les caissettes et la valise a été remise à un élément du cortège du général Diendéré.

Le capitaine Seydou Gaston Ouédraogo, poursuivi pour meurtre a laissé entendre qu’ils ne sont «pas contents qu’il y ait eu des morts» au moment du putsch manqué. Il a affirmé n’avoir pas participé à une réunion et n’avait pas fait un lien entre sa mission et le putsch. Lors du putsch «j’ai suivi sur France 24 où le général Diendéré a dit qu’il a le soutien de la hiérarchie militaire et personne n’est sortie démentir», a regretté le capitaine Ouédraogo.

Il aurait appris le 28 septembre 2015 qu’il a été affecté et a rejoint son corps d’affectation, le bataillon de l’intendance le 29 septembre 2015.

L’audience a été suspendue vers 17h et reprendra le lundi 17 septembre 2018.

Programme des audiences

Lundi de 9h à 13h et de 14h à 17h

Mardi de 9h à 13h et de 14h à 17h

Mercredi de 9h à 13h et de 14h à 17h

Vendredi de 9h à 12h30 et de 14h à 17h

Par Daouda ZONGO