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Procès du putsch manqué: Qui en veut à Abdoul Karim Bagagnan ?

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Des accusés dans le dossier du putsch de 2015

L’audition du militant du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), Abdoul Karim Bagagnan, accusé dans le dossier du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, débuté le jeudi 4 octobre 2018, s’est poursuivi ce vendredi 5 octobre 2018. Dans sa déposition, l’inculpé a soutenu qu’il a été qu’il a été poursuivi pour des raisons politiques et a déclaré que les témoins qui le chargent sont des personnes «montées» contre lui.

«Je ne remets pas en cause les témoignages parce que je ne veux pas les reconnaitre, mais c’est parce que je n’ai rien fait» chez l’ex-président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo, a dit M. Bagagnan, qui a dénoncé un montage de témoins.

Des témoins comme l’assistant de police Yacouba Manli, Hervé Dabilgou, Hamidou Nitiéma et Mohamed Ilboudo auraient indiqué avoir aperçu le commerçant Abdoul Bagagnan au domicile de Salifou Diallo. Certains d’entre eux ont témoigné qu’ils ont vu M. Bagagnan emporté une valise et des plaques solaires.

Cet accusé est resté sur sa déposition faite le jeudi. Il a reconnu avoir été chez M. Diallo, le 17 septembre 2015, mais a nié avoir participé à incendier le domicile de l’ex-président de l’Assemblée nationale, décédé en août 2017.

Selon plusieurs dépositions devant la chambre de jugement, la cour de Salifou Diallo aurait été incendiée le 18 septembre 2015, alors que l’accusé a soutenu qu’il a été hors de Ouagadougou à cette date car il aurait accompagné son ami Yacouba Kinda qui voulait se rendre à la frontière du Ghana pour donner des frais routiers.

Son avocat, Me Latif Dabo qui a soutenu la thèse de «montage de témoins» évoquée par son client, a demandé au tribunal de produire un acte complémentaire, notamment sur le téléphone de M. Bagagnan et son ami Kinda, en vue de prouver oui ou non si l’accusé dit vrai sur son calendrier du 18 septembre 2015.

Me Dabo pour étayer la thèse de «montage», a fait savoir que les témoins Yacouba Manli et Hervé Dabilgou travaillent tous chez Salifou Diallo, un autre témoin du nom de Rodrigue est major d’homme chez l’ex-président de l’Assemblée nationale à Ouahigouya (Nord) et Nitiéma Hamidou est un ex-accusé et un ami au président de l’Union des supporteurs des Etalons, Ablassé Yaméogo, quelqu’un avec qui l’inculpé avait eu un différend. Pour son conseil, les témoignages de ces personnes ne peuvent pas résister à la critique.

«Je ne suis pas une tête brûlée. Mes détracteurs me jalousaient. Je (les) remercie car en m’envoyant en prison, ils m’ont permis de me remettre en cause et à être fort. J’ai un idéal que je poursuis, celui de conscientiser les jeunes. Je suis venu très jeune en politique en vue de contribuer au développement de mon pays», a laissé entendre M. Bagagnan qui a fait une mention spéciale à Me Prosper Farama (absent à l’audience de ce vendredi 5 octobre 2018) pour le combat qu’il mène. «Il a une position, une ligne qu’il suit. Il a choisi d’être du côté des faibles, des victimes», a indiqué Abdoul Karim Bagagnan qui a loué les faits de Me Farama qu’il a dit apprécier.

L’audience a été suspendue. Elle reprendra lundi 8 octobre 2018 avec l’interrogatoire de Faïçal Nanema.

Par Daouda ZONGO