Le caporal Saydou Lankoandé, ex-garde présidentiel accusé dans le dossier du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 au Burkina, a reconnu, à l’audience de ce lundi 20 août 2018 à son audition, avoir «frappé un manifestant» vers le rond-point du 2 octobre, dans le centre de Ouagadougou.
L’ex-élément de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), Saydou Lankoandé qui dit avoir accompagné le sergent Zoubélé Marcel Ouédraogo à la place de la Nation le 17 septembre 2015, après le rassemblement de 7H, à sa demande, a déclaré avoir «frappé un manifestant» et qu’il présente ses excuses.
«Je reconnais que j’ai frappé un manifestant avec une cordelette vers le rond-point du 2 octobre. Je l’ai fait coucher à plat ventre et je l’ai fouetté car il nous lapidait. Je l’ai fait de façon involontaire et je demande pardon», a-t-il affirmé.
Ce soldat du Groupement de commandement et de service de l’ex-RSP au moment des faits, né en 1990 et père de deux enfants, a dit regretter d’avoir effectué cette sortie qui l’a conduit aujourd’hui à la barre.
Dans cette même journée du 17 septembre 2015, il a effectué une mission avec le lieutenant Boureima Zagré. «Nous sommes allés à la frontière de Cinkansé (frontière Burkina-Togo)», a déclaré le caporal Lankoandé qui dit n’avoir pas eu connaissance de la substance de la mission. Parti le 17 septembre 2015, il a confié qu’ils sont revenus à Ouagadougou le 18 septembre dans la soirée.
Il a laissé entendre que durant les événements, il n’a pas eu à participer à une rencontre ni avec le général Gilbert Diendéré ni avec le président Sénégalais Macky Sall. Il dit ne pas reconnaitre, également, avoir effectué des tirs et ne reconnait pas avoir tué quelqu’un. «C’est ce que j’ai fait que j’ai dit», a-t-il fait savoir, souhaitant être jugé pour ces faits. Lors de sa déposition devant le tribunal, il a sollicité le retrait de certains de ses déclarations faites chez le juge d’instruction.
Le caporal Saydou Lankoandé est poursuivi dans le dossier du putsch manqué pour des faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires.
L’audience a été suspendue vers 13h20. Elle reprendra le mercredi 22 août 2015.
Par Daouda ZONGO