A la suite des plaidoiries des parties civiles et des réquisitions du parquet militaire burkinabè, dans le cadre du procès du putsch manqué de 2015, des avocats de la défense ont plaidé, ce jeudi 27 juin 2019, l’acquittement pour leur clients compte tenu de la non-constitution des faits a eux reprochés.
Les plaidoiries des avocats de la défense dans le dossier du putsch manqué ont débuté ce jeudi. Après l’introduction faite par Me Antoinette Ouédraogo qui est revenue sur « les irrégularités » constatées dans la procédure, notamment, « la violation des droits de la défense », Me Mathieu Somé a parlé entre autres de la présomption d’innocence, qui pour lui a été « bafouée ».
Me Somé qui a soutenu que « toute preuve qui n’est pas loyale doit être écartée » du dossier, a demandé au tribunal de dire le droit. A sa suite, Me Aouoba Zaliatou est revenue sur les différentes infractions en précisant leurs définitions véritables. Pour elle les faits de meurtres, coups et blessures évoqués dans ce procès sont « des faits imprévus » et ne sauraient constituer les conséquences prévisibles de l’attentat à la sûreté de l’Etat. Elle a indiqué qu’il n’y a donc pas lieu de retenir les accusés dans les liens de la prévention pour ces faits qui se sont produits après le putsch manqué.
Dans leurs plaidoiries, Me Willis Dieudonné, Me Timothé Zongo et Me Adrien Nion ont demandé la relaxe de leurs clients.
Selon Me Willis Dieudonné qui a demandé au tribunal de garder son indépendance, son client, le commandant Aziz Korogo n’était pas pour le putsch, raison pour laquelle il avait souhaité démissionner dès les premières heures. Et s’il est resté, c’est à la demande de la hiérarchie qui a voulu qu’il oeuvre afin de décanter la situation. Pour lui « rester » impliquait que le commandant devrait poser des actes dont on ne peut pas lui tenir rigueur maintenant.
Quant au lieutenant Boureima Zagré qui était à Ouagadougou en permission (il était en mission onusienne au Mali), Me Dieudonné a laissé entendre que c’est par hasard qu’il s’est retrouvé dans cette affaire. Mais tout comme le commandant Korogo, il ne peut pas être poursuivi pour les infractions d’attentat à la sûreté de l’Etat ainsi que les meurtres, coups et blessures volontaires.
Pour Me Timothé Zongo et Me Adrien Nion, il faut que le tribunal tienne compte du contexte dans lequel leurs clients ont agi. Pour eux il faut acquitter leurs clients car les infractions ne sont pas constituées en ce qui les concerne.
Il est à noter que Me Zongo défend les accusés Adama Diallo, Ouékouri Kossé, Koumbia Mutuan, Mahamado Bouda et le défunt Lompo Medanimpo. Et Me Adrien Nion, lui, a en charge la défense de Zoumbri Oussène.
Ces accusés appelé à la barre, ont, chacun, regretté ce qui est arrivé et ont demandé pardon au peuple ainsi que la clémence du tribunal. Pour eux ce procès a été d’un grand enseignement qui leur servira de leçon dans la vie.
L’audience a été suspendue à 17h et reprendra demain vendredi 28 juin 2019, avec la suite des plaidoiries.
Par Daouda ZONGO