L’ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères, le général Djibrill Bassolé, a soutenu ce vendredi 11 janvier 2019, au sixième jour de son audition qu’il « connait (ses) droits et (qu’il) en fait un principe», c’est-à-dire se «démarquer» «lorsque quelque chose n’est pas fait dans les règles de l’art», faisant allusion aux écoutes téléphoniques.
Le général Djibrill Bassolé qui a mis ses connaissances en droit en exergue, a affirmé au parquet militaire qui tenait toujours à lui poser des questions sur les interceptions téléphoniques le concernant et qui se trouvent dans le dossier, qu’il «connait (ses) droits et (qu’il) en fait un principe». «Si ce n’est pas clair, je n’y entre pas. Je m’en démarque», a dit l’accusé qui a déclaré que si le procureur n’a que les écoutes téléphoniques, leurs «chemins se séparent» car il ne répondra pas aux questions sur lesdits enregistrements.
«Je continue de me méfier de ce que vous êtes en train de montrer comme preuve», a dit le général Bassolé qui a demandé au parquet de faire machine arrière, de remonter la filière de ces enregistrements» et il verra qu’à «un moment (il) sera bloqué car (il) ne saura jamais l’origine de ces écoutes». «Ce que nous savons, c’est que ces écoutes ne sont pas des éléments fiables», a-t-il poursuivi.
A cette réaction de l’accusé, le parquet a souhaité qu’il donne les raisons qui lui font dire que les enregistrements ne sont pas fiables. «Dites ce qui a été fabriqué, truqué», a demandé le procureur militaire. Selon l’accusateur, il y a dans ces écoutes (plus d’une centaine) des éléments qui établiraient la culpabilité du général Bassolé dans les faits de complicité d’attentat, de trahison, de meurtre, coups et blessures volontaires.
Quant à la partie civile, elle a demandé à l’accusé de verser au dossier les éléments de preuve qu’il détient et qui prouverait que les écoutes ont été fabriquées et ne proviennent pas des services de renseignement, afin que les parties puissent en discuter contradictoirement. A cette préoccupation, l’avocat du général, Me Yérim Thiam a indiqué qu’ils discuteront des éléments contenus dans le dossier, laissant entendre que la partie défenderesse n’a pas d’autres pièces.
Alors que le général refuse toujours de répondre aux questions sur les écoutes, Me Hervé Kam a soutenu qu’«il est impossible au général de rentrer dans une tentative de réponse» et qu’en adoptant cette attitude, il cherche à «sauver son image politique». En plus de ne pas vouloir répondre aux questions sur les enregistrements téléphoniques, le général Djibrill Bassolé a adopté le silence face aux questions et observations de la partie civile.
L’audience de vendredi 11 janvier 2019 a été suspendue vers 16h30 et elle reprendra le lundi 14 janvier 2019.
Par Daouda ZONGO