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Procès putsch manqué: «Je n’ai jamais été le messager de Diendéré» (Sergent-chef Koussoubé)

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Le Sergent-chef Roger Koussoubé dit «Touareg», poursuivi dans le dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015, et qui a été désigné par certains de ses coaccusés comme étant «le messager du général Gilbert Diendéré», a soutenu qu’il ne l’était pas. «Je n’ai jamais été le messager du général Diendéré», a-t-il réaffirmé ce mardi 22 janvier 2019, lors du premier jour de son audition complémentaire devant la Chambre de jugement du tribunal militaire burkinabè.

«Le général (Diendéré) ne m’a jamais demandé d’aller voir l’adjudant-chef ( Eloi Badiel)» pour faire un coup d’Etat, a dit le sergent-chef Roger Koussoubé, niant ainsi les dires de l’adjudant-chef Badiel et de l’adjudant Jean Florent Nion, qui l’avaient désigné, lors de leur passage à la barre, comme étant «le messager» qui est venu leur dire «que le général Diendéré a dit de faire» un putsch.

Lundi 21 janvier 2019, les deux accusateurs de «Touareg» , lors de leur interrogatoire complémentaire, sont encore revenus sur cet état de fait, notant que le message a été vérifié auprès du général Diendéré, celui qui est soupçonné d’être le cerveau du coup de force du 16 septembre 2015, avant son exécution.

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«Je ne peux pas apporter cette information. Faire un coup d’Etat, ce n’est pas un jeu», a déclaré le sergent-chef Koussoubé qui soutient que «les gens ne font que lutter pour s’en sortir». S’adressant au tribunal, il a fait savoir qu’il dit «la vérité» et qu’il devrait être «acquitté comme dans les autres dossiers».

Pour cet accusé, si ce que ses coaccusés disent «était vrai, la première des choses ils devaient l’arrêter. Deuxièmement, ils pouvaient aussi le conduire devant le général pour vérifier l’information». «Je sais qu’un coup d’Etat est illégal et aucun chef ne va donner un tel ordre», a indiqué le sergent-chef Koussoubé.

Le sergent-chef Roger Koussoubé est resté sur les déclarations, faites lors de son premier passage à la barre. Sauf que sur la question des clans existant au sein de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle, il n’a pas voulu revenir sur le sujet. Morceaux choisis: «Le Colonel major Kiéré et le Général Diendéré sont passés à la barre et ont expliqué qu’il y avait trois clans: 1) le clan Zida 2) ceux restés fidèles au corps 3) les non-alignés. Moi Sergent-chef, je suis trop petit pour revenir là-dessus car le Général Bassolé lui-même a dit qu’il n’avait pas de clan au RSP. Un Général n’est pas n’importe qui. Je ne souhaite plus revenir là-dessus». Toujours dans sa narration, le Sergent-chef Koussoubé dit s’être rendu au palais présidentiel, à la suite de l’appel de l’adjudant Jean Florent Nion, où il a trouvé que la prise d’otage avait été déjà faite et les soldats s’apprêtaient pour aller chercher le général Diendéré à son domicile.

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Me Alexandre Sandwidi, avocat du sergent-chef Koussoubé dit  être «resté sur sa faim» car «le parquet n’a apporté aucun élément» qui témoigne de l’implication de son client. Il a alors demandé au parquet de ne pas utiliser M. Koussoubé comme témoin pour charger des accusés. «Dans ce dossier Koussoubé devait être exempté», a affirmé Me Sandwidi, soutenant que «ce coup d’Etat n’a jamais été par l’apanage de (son client)».

«On a l’impression que la défense veut ajouter de la confusion à la confusion», a dit Me Guy Hervé Kam, conseil de la partie civile, qui a été soutenu par son confrère Me Prosper Farama. Pour ce dernier, la «version» de cet accusé est «illogique» ce qui fait que la défense ne peut pas «la soutenir».

L’audience a été suspendue à 16h33. Elle reprendra demain mercredi 23 janvier 2019 avec la poursuite de l’audition du sergent-chef Roger Koussoubé.

Par Daouda ZONGO