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Procès putsch manqué: «Je n’ai pas proposé un soutien au général» (Sidi Lamine Oumar)

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(Image d'illustration)

Le Malien Sidi Lamine Oumar, de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui a contesté le procès-verbal (PV) de la gendarmerie qu’il a estimé «fabriqué contre» lui, a dit ce mardi 30 octobre 2018, à la barre, qu’il n’a «pas proposé un soutien au général Gilbert Diendéré», tendant à consolider le putsch du 16 septembre 2015.

L’accusé de nationalité malienne, poursuivi pour incitation à la commission d’attentat à la sûreté de l’Etat, a laissé entendre qu’il n’a fait qu’appeler le général Gilbert Diendéré qui était «en détresse», entre le 29 et le 30 septembre 2015. «Il m’a dit qu’il était à la Nonciature», a affirmé Sidi Lamine Oumar.

«Je reconnais ma voix. Je n’ai pas nié les écoutes, mais il y a des incohérences», a-t-il dit au tribunal, ajoutant que lors de sa conversation téléphonique avec le président du Conseil national pour la démocratie (CND), le général Gilbert Diendéré, il ne lui a pas parlé d’envoi de cinq à six hommes pour l’aider. «Je ne sais pas où les gendarmes ont eu ça», a soutenu M. Sidi qui a fait savoir que cela ne se trouve pas dans les écoutes le concernant. Il a reconnu que dans les échanges il a dû dire des choses comme «je vais mourir pour toi», mais selon lui, il n’y a aucune idée derrière ces propos.

Il a affirmé que c’est dans le cadre du processus de paix au Mali, qu’il a fait la connaissance du général Diendéré et du colonel Abdoul Karim Traoré qui était au ministère burkinabè des Affaires étrangères. «Le général est un ami, il était en détresse», a déclaré Sidi Lamine Oumar qui a noté que l’appel qu’il a effectué était en quelque sorte pour lui remonter le moral et rien d’autre.

Concernant la présence du colonel Abdoul Karim Traoré à son domicile le 16 septembre 2015, M. Sidi a indiqué que cela n’est pas exact. La dernière fois qu’ils se sont vus, selon l’accusé, avant leur arrestation c’était le 10 septembre 2015.

Durant le putsch, le colonel Traoré l’aurait appelé lui demandant de rentrer chez lui au Mali, compte tenu de la situation sécuritaire délétère. «Je lui ai dit que je ne me reproche rien», a-t-il poursuivi.

Selon l’accusé, qui est revenu sur son interpellation et les conditions «inhumaines» qu’il aurait subies à la gendarmerie, il n’a «rien à voir avec cette affaire» de coup d’Etat. Pour lui les enquêteurs se sont basés uniquement sur son appel pour «inventer» un PV, qu’il a signé sans lire.

«J’aime le Burkina. J’aime les Burkinabè et je sais que tous les Burkinabè ne sont pas comme (ceux) qui m’ont fait subir» ces choses «inhumaines», a dit Sidi Lamine Oumar.

Pour ce qui est de sa relation avec le général Djibrill Bassolé, l’accusé a été formel, il «ne le connaissait pas». «On n’a jamais parlé ensemble, ni se serrer les mains», a-t-il précisé.

L’audience a été suspendue vers 13h (GMT) et reprendra le vendredi 2 novembre 2018 avec la poursuite de l’interrogatoire de Sidi Lamine Oumar.

La décision du tribunal sur son « incompétence » soulevée

Avant l’interrogatoire de l’accusé Sidi Lamine Oumar, ses conseils ont soulevé une exception, demandant au tribunal de constater son «incompétence» à juger leur client qui est poursuivi d’incitation à la commission d’attentat à la sûreté de l’Etat.

Le tribunal, après avoir écouté les parties, a statué sur la question de son «incompétence» à juger cet accusé. Seydou Ouédraogo et les autres membres de la Chambre de jugement ont jugé irrecevable la requête de la défense.

Par Daouda ZONGO