Sidi Lamine Ouamar qui se réclame représentant de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) du Nord Mali, a soutenu ce vendredi 2 novembre 2018, à la deuxième journée de son audition devant la Chambre de jugement du tribunal militaire burkinabè, qu’il n’a «rien à voir avec (le) coup d’Etat» du 16 septembre 2015. Il est poursuivi pour incitation à la commission d’attentat à la sûreté de l’Etat.
Présent au Burkina depuis octobre 2013 à la faveur de la médiation entrant dans le cadre de la résolution du conflit politico-militaire du Mali, qui était menée par les autorités burkinabè, Sidi Lamine Oumar accusé d’avoir incité le général Gilbert Diendéré à commettre l’attentat à la sûreté de l’Etat, a été mis aux arrêts fin 2015, sur la base des conversations qu’il a eues avec le général Diendéré et le colonel Abdoul Karim Traoré, au moment des faits.
L’intéressé, depuis mardi 30 octobre 2018, réfute les faits à lui reprochés. « Je n’ai rien à voir avec ce coup d’Etat», a-t-il insisté. Il a affirmé avoir connu ces personnes qui avaient en main le dossier de la médiation, à l’occasion des négociations inter-maliennes.
Selon le parquet qui s’est appuyé sur les écoutes, l’accusé aurait proposé son aide au général quand il était à la nonciature, en lui disant de ne pas déposer les armes. «Nous avons des hommes à la frontière», aurait-il déclaré au président du Conseil national pour la démocratie (CND), dans leurs conversations.
Faux ! soutien l’accusé, qui a noté qu’il n’a pas tenu un tel propos avec le général Diendéré et que l’audio qu’on lui a fait écouter devant le juge d’instruction, il n’y avait pas un tel échange. «Si cela est dans les écoutes, c’est un ajout, un montage», a-t-il poursuivi.
Concernant les expertises des messages, Sidi Lamine Oumar les a rejetés car, selon lui, il n’a «jamais envoyé de message au colonel Traoré, notifiant que son portable «n’a jamais fait l’objet d’expertise» et que c’est la première fois qu’il est confronté à cela.
Après avoir pris connaissance des accusations et arguments du parquet, ses conseils ont fait savoir qu’ils sont «restés sur leur soif» car «jusqu’à présent on n’a pas dit en quoi l’inculpé a incité le général Gilbert Diendéré à commettre l’attentat à la sûreté de l’Etat». «Je ne vois pas ce qui est reproché» à Sidi Lamine Oumar, a laissé entendre un de ses avocats Me Michel Traoré, soutenant que «c’est une mauvaise guerre qu’on (lui) fait».
Ses avocats ont été appuyés par Me Dieudonné Willis, conseil du colonel Abdoul Traoré. Pour lui les faits reprochés à l’accusé «sont légers».
L’audience a été suspendue vers 16h45 et reprendra le lundi avec l’interrogatoire du chef de corps adjoint de l’ex-Régiment de sécurité présidentiel (RSP) Aziz Korogho.
Par Daouda ZONGO