Le général Gilbert Diendéré à la barre ce mardi 27 novembre 2018, pour la deuxième journée de son audition, a soutenu qu’il « ne sait pas qui a commandité » le coup d’État manqué du 16 septembre 2015 qui a fait 13 morts.
« Je ne sais pas. Je ne peux pas vous dire qui a commandité le coup d’État. Ce que je sais, c’est l’adjudant-chef Mousssa Nébié dit Rambo et l’adjudant Jean Florent Nion qui m’ont informé » de ce qui s’est passé, a confié au tribunal, le général Gilbert Diendéré.
Le général Diendéré qui est considéré comme le cerveau du putsch manqué, a informé qu’après le coup, des éléments qui étaient dans un cortège de trois véhicules sont venus le chercher chez lui à la maison, en l’absence de sa femme Fatou Diendéré, pour l’amener au camp Naba Koom II.
« Je n’ai pas cherché à savoir qui sont les autres exécutants », a dit le général Diendéré, notant qu’il pensait que c’était une action qui concernait tout le corps (le Régiment de sécurité présidentielle, RSP).
Il a reconnu avoir reçu un message de l’adjudant Florent Nion, le 16 septembre 2015, vers 10h, qui souhaitait le voir. Arrivé, l’adjudant lui aurait parlé de « ses inquiétudes au niveau du corps, les agissements du Premier ministre Isaac Zida, de la dissolution du RSP et des difficultés à commander les hommes ».
L’adjudant Nion ne lui aurait pas parlé de confirmation d’un coup d’État que le général aurait instruit de faire. « Je n’ai jamais donné d’instruction à Roger Koussoubé pour faire un coup d’État », a déclaré le président du Conseil national pour la Démocratie (CND).
Après avoir reçu l’information, le général Gilbert Diendéré aurait informé le chef d’état-major général des Armées, Pingrenoma Zagré, qu’il y a des problèmes au camp et qu’il s’y rendra pour en savoir plus. Il aurait également suggéré au général Zagré de réunir la hiérarchie pour une concertation sur ce qui se passe.
« De mon point de vue si des éléments du RSP sont venus me chercher c’est parce qu’à plusieurs reprises c’est à moi qu’on fait appel quand il y a une crise », a affirmé le général Diendéré.
Par Daouda ZONGO