A l’audience de ce vendredi 28 juin 2019, entrant dans le cadre du procès du putsch manqué de 2015, des accusés à travers leurs avocats ont plaidé coupable en ce qui concerne les faits d’attentat à la sûreté de l’Etat tout en sollicitant un sursis.
Les plaidoiries des avocats de la défense, débutées le jeudi 27 juin 2019, se sont poursuivies ce vendredi 28 juin. Me Adrien Nion qui défend l’adjudant Jean Florent Nion, Me Bertin Kiénou avocat de l’adjudant-chef major Eloi Badiel et Me Mamadou Sombié conseil de Mamadou Bamba, ont plaidé coupable pour leurs clients respectifs mais ont sollicité une condamnation par sursis.
Les avocats ont trouvé les réquisitions du parquet «très sévères» et ont invité le tribunal à ne pas suivre le ministère public dans ces demandes de condamnations. Pour eux, le parquet n’a pas tenu compte de l’attitude de ces accusés, qui a été saluée par les parties, tout le long de la procédure.
Parlant de son client (l’adjudant-chef major Eloi Badiel), Me Bertin Kiénou a laissé entendre que l’idée de faire arrêter les autorités de la transition ne venait pas de lui, et qu’il n’a été qu’un exécutant. «Il a agi délibérément. Il n’a pas agi dans le but de renverser un régime», a poursuivi Me Kiénou pour qui son client est complice et non auteur. Le major Badiel a plaidé coupable pour s’être impliqué dans l’arrestation du président Michel Kafando et les ministres mais plaide non-coupable pour les faits de meurtres, coups et blessures et demande l’acquittement à ce niveau.
«J’ai tiré beaucoup d’enseignement de ce procès. Je tiens à demander pardon au peuple», a dit l’adjudant-chef major Eloi Badiel qui a sollicité la clémence du tribunal.
L’adjudant Jean Florent Nion, appelé devant le tribunal, a demandé aux juges de tenir compte de beaucoup de choses dans leur prise de décision. «Si vous me donnez une chance pour rester dans l’armée, je saurai comment me tenir à l’avenir», a-t-il affirmé, notant que les actes qu’il a posés le 16 septembre 2015 et jours suivants, il ne va plus les répéter. Il a également sollicité la clémence du tribunal.
Quant à Me Mamadou Sombié, il a soutenu que son client, le médecin colonel Mamadou Bamba que le capitaine Abdoulaye Dao a sollicité pour lire la déclaration de prise du pouvoir, ne pouvait rien faire d’autre que de collaborer, car l’ex-Régiment de sécurité présidentielle était craint. Il a plaidé coupable pour avoir lu les communiqués du Comité national pour la démocratie (CND) et d’avoir été dans le cortège du général Gilbert Diendéré. «Cet accusé mérite un sursis», a dit Me Sombié.
Me Sombié a également à sa charge la défense des accusés, Jacques Limon, et Seydou Traoré. Pour ces inculpés, l’avocat a plaidé non-coupable car pour lui les faits ne sont pas constitués.
Un autre conseil qui a plaidé non-coupable pour ses clients, est Me Isaac Dorimana. Il a soutenu que les infractions reprochées à ses clients, Ollo Poda et Bondjaté Dibloni, ne sont pas constituées.
L’audience a été suspendue vers 17h. Elle reprendra le lundi 1er juillet 2019.
Par Daouda ZONGO