A la suite du mot de la fin du général Djibrill Bassolé, l’audience de ce mardi 20 août 2019, a été consacrée à la plaidoirie des avocats du Bâtonnier Mamadou Traoré, qui accusent le parquet d’avoir «commis un faux» en produisant la liste des appels de l’inculpé au dossier du putsch, au cours des débats.
En produisant, au cours des débats devant le tribunal, la liste des appels émis par le Bâtonnier Mamadou Traoré, dans la période du putsch manqué de 2015, «le parquet a commis un faux», selon Me Moussa Coulibaly, pour qui, à ce stade du procès, seul le tribunal a le pouvoir de requérir la production de la pièce.
Pour la défense du Bâtonnier, l’acte posé par le procureur militaire, n’a pas de «base légale» et «sans aucun acte juridique valable», la production de cette pièce «aux conditions suspectes constitue une violation de la loi». Elle a alors demandé au tribunal de déclarer cette pièce irrecevable.
Me Coulibaly qui a dénoncé la violation des droits de l’accusé, a laissé entendre que l’ex-Bâtonnier Mamadou Traoré est devant le tribunal pour avoir exercé sa profession d’avocat. «Depuis plus de trois ans, il fait face à l’ignominie de fausses accusations portées contre lui», a dit Me Moussa Coulibaly. Pour lui, si Me Traoré s’est rendu au camp Naba Koom II, dans la nuit du 16 septembre, c’est parce qu’il était porteur d’un message du président sénégalais Macky Sall, médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), message qu’il devait livrer au général Gilbert Diendéré. Et il faisait son métier d’avocat, a ajouté Me Coulibaly.
«Je plaide le cœur lourd», a affirmé Me Patrick Monté qui a souligné que son client est «injustement» poursuivi dans ce dossier du putsch. «Le dossier a été monté à l’envers. Il n’y a aucune infraction caractérisée» à l’encontre du Bâtonnier Traoré, a précisé l’avocat de…l’avocat.
Selon Me Monté, «le procès pénal se gagne à coût de preuve» et dans ce dossier, «le parquet n’a pas fait la preuve de la charge» contre Me Traoré. «Le Bâtonnier n’a pas été à la rédaction de la déclaration (de la prise du pouvoir), il n’a pas participé à sa correction, n’a pas non plus été le signataire du document».
L’équipe d’avocats du Bâtonnier Mamadou Traoré a donc plaidé l’acquittement de son client, contre qui le parquet a requis 10 ans de prison ferme.
L’audience a été suspendue autour de 15h du fait d’un malaise d’un membre du parquet au moment où l’accusé livrait son mot de la fin. Elle reprendra demain mercredi 21 août 2019 à 9h.
Par Daouda ZONGO