L’ex-ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères, sous l’ex-président Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé, appelé à la barre ce mercredi 19 décembre 2018, a « plaidé non coupable » pour les faits d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et trahison, pour lesquels il est poursuivi.
« Je ne reconnais pas les faits. Je plaide non coupable », a dit le général Djibrill Bassolé, après la notification des charges par le président du tribunal, Seydou Ouédraogo.
A la suite de ces propos de M. Bassolé, son conseil Me Dieudonné Bonkoungou a pris la parole pour rappeler au tribunal de l’existence d’une requête et a souhaité qu’elle soit traitée avant la poursuite de la déposition de son client. Me Bonkoungou dénonce « des actes argués de faux ». Selon lui, les actes incriminés concernent deux « rapports d’expertise et une prestation de serment ».
« Nous avons déposé une plainte pour faux. Nous demandons de procéder à son examen » avant la poursuite de l’audition, a souhaité Me Bonkoungou. Il a sollicité qu’à « défaut de surseoir à statuer, que les actes argués de faux soient écartés du dossier ».
Mais pour le parquet, « il n’y a pas lieu de surseoir à statuer » car selon cette instance, la question a déjà été vidée. Cette position été également défendue par la partie civile qui a demandé au tribunal de « débouter » la requête comme étant « mal fondée ». Poursuivant sur la même lancée, Me Awa Sawadogo de la partie civile, a indiqué que ces actes « ne peuvent pas être écartés » comme le souhaite la défense de Djibrill Bassolé.
Le président du tribunal, après avoir écouté toutes les parties a mis en délibéré cette question de surseoir à statuer et de la mise à l’écart de la pièce sur les écoutes, pour le vendredi 21 décembre 2018.
Bien avant, les avocats de Bassolé avaient sollicité le report de l’interrogatoire de leur client en janvier 2019, pour permettre aux autres avocats constitués à ses côtés de pouvoir venir l’assister. Une demande qui a vu l’opposition du parquet et de la partie civile. Finalement la partie demanderesse a retiré sa demande.
A la suite d’une demande de congé formulée par les avocats de la partie civile et de la défense, le tribunal a notifié que les audiences seront suspendues le vendredi 21 décembre 2018 et reprendront le 7 janvier 2019.
Par Daouda ZONGO