Me Jean Dégli, l’un des avocats du général Gilbert Diendéré dans le dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015, perpétré au Burkina, a laissé entendre ce vendredi 2 août 2019, qu’en refusant de faire comparaître les témoins à décharge, le parquet «empêche» son client de «prouver son innocence».
«Il est présumé innocent et on l’empêche de prouver son innocence», a affirmé Me Jean Dégli en s’adressant au parquet militaire qui a «refusé de faire comparaître les témoins à décharge» cités par le général Gilbert Diendéré, poursuivi comme présumé auteur du putsch manqué de 2015.
Pour l’avocat togolais, si on communique la liste des témoins au procureur, c’est pour qu’il s’assure de les faire comparaître. Il a alors exprimé son incompréhension par rapport au refus du parquet de respecter ce principe de droit. « Je n’ai jamais vu un parquet refuser de faire comparaître des témoins à décharge », a-t-il dit.
L’avocat qui a commencé sa plaidoirie en s’adressant d’abord aux victimes et aux parents des victimes, avant de dénoncer la violation de certains droits des accusés, qu’il aurait constatée durant toute la procédure. Il a cité notamment la non comparution des témoins de son client, le droit à communiquer de l’accusé avec son avocat et le rejet des avocats étrangers au début de la procédure.
Me Dégli a affirmé que le général Diendéré est lui-même victime, car ses droits fondamentaux ont été bafoués. Il a soutenu que «jusqu’à présent, (son client) n’est pas informé de façon détaillée de ce qui lui est reproché».
Il s’est interrogé également sur le fait que des enquêtes n’aient pas été menées pour établir la responsabilité de chaque accusé dans les infractions de meurtre, coups et blessures volontaires, notant que «le droit à la vérité» des victimes et des parents des victimes a été bafoué. Pour Me Dégli, «la meilleure façon pour les parents des victimes de faire leur deuil (des leurs) c’est de coller un visage à (leur) préjudice. C’est de sortir de ce procès en sachant qui a tué telle ou telle personne». Il a alors fait savoir sa déception vu que rien n’a été fait pour ça.
«En matière pénale on ne condamne pas seulement parce qu’il y a eu des morts sinon on condamnerait quelqu’un qui n’en n’est pas responsable», a soutenu l’avocat du général Gilbert Diendéré.
L’audience a été suspendue vers 17h00 et reprendra le mardi 6 août 2019.
Par Daouda ZONGO