A l’audience de ce vendredi 9 août 2019, Me Mireille Barry, avocat du capitaine Abdoulaye Dao, poursuivi dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015, perpétré au Burkina, a demandé, lors de sa plaidoirie, pourquoi on veut la radiation de son client de l’armée avec une peine d’emprisonnement de cinq ans, alors qu’il n’y a rien contre lui.
Dans ses réquisitions dans l’affaire du coup d’Etat manqué, le parquet militaire a demandé à ce que le capitaine Abdoulaye Dao, commandant du Groupement des unités spéciales (GUS), soit condamné à cinq ans de prison ferme en plus d’un million de francs CFA d’amende. Pour ses avocats ce sont des réquisitions qui n’ont pas été motivées et qui plus contribuent à la radiation de leur client de l’armée.
« Pourquoi vouloir radier le capitaine Dao de l’armée? Qu’a-t-il fait de plus que les autres », s’est interrogée Me Barry, pour qui sont client n’est pas « le monstre qu’on veut faire croire ».
Il est reproché au capitaine Abdoulaye Dao des faits de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires et d’incitation à la commission d’actes contraires à la discipline et au règlement.
Selon les conseils de l’accusé, aucune de ces charges n’est constituée. « Il n’y a aucun élément matériel de culpabilité du capitaine Dao », a affirmé Me Dieudonné Bonkoungou, un avocat du capitaine Dao.
Pour les avocats, il s’agit d’un « acharnement » contre leur client. « Il n’y a pas d’acte de complicité, il n’a pas organisé de patrouille, il n’a pas incité à commettre des actes contraires à la discipline et au règlement », ont signifié ses conseils, qui ont soutenu qu’il « n’y a pas de preuve contre le capitaine Dao ».
Concernant le choix du colonel Mamadou Bamba pour la lecture de la déclaration, ils notent que c’est de façon fortuite, se demandant, du reste, « où se trouve l’incitation » à ce niveau. « Il n’y a pas eu de menace ni incitation de la part du capitaine Dao à l’endroit du médecin colonel Bamba », a fait savoir Me Mireille Barry.
L’audience a été suspendue vers 17h. Elle reprendra le mardi 13 août 2019 avec la suite de la plaidoirie de Me Mireille Barry.
Par Daouda ZONGO