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Procès putsch manqué: qui a rédigé la déclaration intitulée CPND?

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L’audition du général Gilbert Diendéré, dans le cadre du procès du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015 au Burkina, s’est poursuivi ce mercredi 28 novembre 2018. Au cours de son interrogatoire, le parquet a fait appel à une déclaration intitulée Comité patriotique national pour la démocratie (CPND) qui aurait été retrouvée dans les affaires du général Diendéré. L’inculpé, en réagissant, a soutenu qu’il ne reconnait pas ce document, que le procureur utilisait comme élément à charge.

Le parquet militaire pour qui il y a « des similitudes entre la déclaration du CPND, qui aurait été rédigée le 14 septembre 2015, et celle du Conseil national pour la démocratie (CND) », a voulu en connaitre l’auteur. Le général Diendéré a répondu qu’il ne connaissait pas ce document et qu’il n’en est pas le rédacteur.

Selon un de ses avocats, Me Olivier Yelkouni, qui était face à la presse, la déclaration du CPND qui a été évoquée par le procureur militaire «est un fichier qui n’a pas été créé dans l’ordinateur du général». Il a noté que ce document a été montré, par la suite, à Diendéré qui l’a rejeté. «Il a été clair qu’il ne reconnait pas cette déclaration. Celle qu’il reconnait c’est celle du CND», a affirmé Me Yelkouni, pour qui «il n’y a pas de similitudes entre les deux».

«C’est clair que ça n’a pas été créé dans son ordinateur. Ça été créé ailleurs, maintenant, quelqu’un peut l’avoir introduite dans lui son ordinateur», a soutenu Me Olivier Yelkouni.

Pour Me Prosper Farama, de la partie civile, «cette déclaration (CPND) est l’une des clés de l’énigme de ce coup d’Etat, parce que, depuis l’instruction, il est clairement établi que ces déclarations ont été retrouvées dans les affaires du général qui, déjà à l’époque, les avait reconnues et endossées».

Selon Me Farama, au moment de l’instruction, le général Gilbert Diendéré avait justifié que «cette déclaration (du CPND) avait été faite par anticipation, parce qu’il sentait que quelque chose pouvait arriver à tout moment».

«Quand vous prenez le contenu de cette déclaration et le contenu de celle du CND du 16 septembre 2015, ils sont quasiment identiques à tout point de vue, hormis quelques nuances formelles. Mais dans le fond, la quintessence est la même», a déclaré Me Farama. Le défenseur de la partie civile estime que le général «essaie aujourd’hui de justifier, en disant que l’ordinateur dans lequel la déclaration (du CPND) aurait été retrouvée n’est pas le sien». «Mais rappelons qu’il a reconnu au moins avoir préparé et rédigé (ladite) déclaration», a-t-il conclu.

L’audience qui a été suspendue à 16h30 ce mercredi 28 novembre 2018, reprendra le vendredi 30 novembre à 9h.

Par Daouda ZONGO