La Chambre de jugement du tribunal militaire a condamné, le mardi 10 mai 2022, les accusés dans le dossier de l’assassinat de l’ancien président du Faso, Thomas Sankara et ses douze compagnons, à payer individuellement entre «2,5 millions à 50 millions FCFA» au titre des dommages et intérêts. Les accusés que sont principalement l’ex-président, Blaise Compaoré et ses anciens fidèles, Hyacinthe Kafando et le général Gilbert Diendéré, ainsi que leurs co-accusés doivent également payer « un franc symbolique » aux ayant-droits de Thomas Sankara comme l’avait réclamé leurs Conseils.
Les personnes reconnues coupables des tueries perpétrées lors du coup d’Etat du 15 octobre 1987 au Conseil de l’Entente, QG de la Révolution d’août 1983, ont été condamnées à dédommager les victimes des préjudices moraux et économiques subis dans cette affaire. Selon la gravité de la peine qu’encourt chaque accusé, le Tribunal les a condamnés à verser une somme comprise en 2,5 millions FCFA et 50 millions FCFA aux victimes.
Il faut préciser que chaque ayant-droit des douze victimes recevra la fourchette de ce montant. C’est pourquoi les ayants-droits de feu, Frédéric Kiemdé, à savoir la veuve et les orphelins, recevront chacun 50 millions FCFA. Cette même condamnation oblige les accusés à verser 40 millions FCFA à chacun des enfants de feu Babou Paulin Bamouni. Le Tribunal a tranché que chacun des ayants-droits de Hamado Sawadogo recevra 30 millions FCFA.
La veuve et les orphelins du défunt Emmanuel Bationo vont recevoir 20 millions FCFA des dommages et intérêts, de même que la veuve et les orphelins de Paténéma Soré et la veuve et les orphelins de Christophe Saba. Le Tribunal a décidé au titre des réparations que les coupables versent une somme de 15 millions FCFA pour chacun des veuves et des orphelins des feux, Abdoulaye Gouem, Bonaventure Compaoré et Der Somda.
Selon toujours le verdict du Tribunal, chacun des ayant-droits des défunts Noufou Sawadogo et Walilaye Ouédraogo recevra 2,5 millions FCFA.
Par contre, le Tribunal n’a pas accédé à la requête des avocats de la famille Sankara qui demandaient la restitution des biens personnels de l’ancien chef de l’Etat burkinabè. Il en a été de même pour la demande de l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE) qui sollicitait au titre de l’Etat burkinabè, un dédommagement. Mais, le Tribunal a disculpé l’Etat dans ce dossier avant de le désigner comme garant des paiements des différentes réparations.
La première Chambre de jugement du Tribunal militaire a contraint les coupables à payer 40 millions FCFA à trois avocats dont Me Anta Guissé, inscrite au barreau de paris, Me Ferdinand Nzepa, inscrit au barreau de Toulouse, et Me Olivier Badolo, inscrit au barreau de Canada, pour couvrir leurs charges. Le Tribunal a aussi réclamé aux coupables 2,5 millions pour les Conseils de la famille de feu Emmanuel Bationo.
Par Bernard BOUGOUM