L’élément de la garde rapprochée de Thomas Sankara, Bossobé Traoré, poursuivi, dans le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons, pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État et complicité d’assassinat, est considéré par la partie civile comme étant une « taupe » dans cette affaire. C’était au cours de l’audience du mercredi 3 novembre 2021.
« C’était la taupe. Il ne fait que chercher des alibis », a fait savoir l’avocat de la partie civile, Me Guy Hervé Kam.
Dans sa déposition, l’accusé Bossobé Traoré a déclaré qu’il s’est fait tirer dessus avec un fusil à pompe, alors que l’expertise balistique indique que c’est une balle de calibre 7,62 qui a été retrouvée dans son corps.
« Ce qu’on a trouvé dans votre corps, c’était une balle de kalachnikov, donc ça ne peut pas être avec une fusil à pompe qu’on a tiré sur vous », a fait remarquer Me Kam.
Selon le parquet, Bossobé Traoré « n’était pas n’importe qui » raison pour laquelle il a bénéficié d’une évacuation pour ses soins en France quand il a été blessé au bras. « Un fusil à pompe ne peut pas tirer une balle de calibre 7,62. Il s’agit d’un alibi forgé », a soutenu le parquet.
Mais selon l’avocat de l’accusé, si celui était informé qu’il y aurait le renversement de Thomas Sankara, il n’allait pas prendre le risque d’être au Conseil de l’Entente, le 15 octobre 1987.
Pour Me Kanyili, l’argument tendant à dire que des éléments de la garde rapprochée de Thomas Sankara ont appris qu’il y avait un complot contre Blaise Compaoré et ont travaillé avec sa garde pour préserver sa vie, « est faux ». « Blaise Compaoré a juste utilisé ça pour justifier son coup d’État », a-t-elle dit.
Répondant à une question de son avocat, Bossobé Traoré a signifié que de retour de la France, il n’a pas reçu de gratification. Ce n’est qu’en 2004 à la faveur de la Journée de pardon qu’il a été indemnisé, a-t-il dit.
L’accusé dit regretter «énormément» la mort du président Thomas Sankara, rappelant qu’il recevait souvent des cadeaux de la part de celui-ci.
L’audience a été suspendue à la demande de Me Victoria Nébié qui a informé la Chambre de jugement que son client Tibo Ouédraogo a des problèmes de santé. C’est son client qui devrait passer à la barre, en septième position, mais elle a souhaité que l’ordre de passage soit revu.
L’audience reprendra le jeudi 4 novembre 2021 avec l’audition d’un autre accusé.
Par Daouda ZONGO