Le député Moussa Zerbo de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), la deuxième force politique du pays, a réagi, à Wakat Séra, sur la promulgation du code électoral le 23 août 2018 par le chef de l’Etat du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Il a affirmé que toute l’opposition politique «se fera entendre à travers des manifestations» pour une révision du nouveau code.
«Les jours à venir, l’opposition politique dans son ensemble se fera entendre de très belle manière à travers des manifestations qui peuvent prendre plusieurs formes», a déclaré le porte-parole de l’UPC, Moussa Zerbo, rassurant que ces protestations seront «encadrées parce que bien entendu (les membres de l’opposition) ne sont pas des hors la loi».
L’opposition utilisera «tous les moyens légaux à (sa) disposition pour (se) faire entendre et faire entendre la cause qui est que le code électoral n’est pas venu à point nommé», a continué M. Zerbo, notant que «l’opportunité politique ne se présente même pas» avec l’adoption de ce nouveau texte électoral.
Pour lui, après la décision du Conseil d’Etat, la question judiciaire sur le débat focalisé actuellement autour du code électoral, «a été évacuée et (l’opposition) se garde de commenter des décisions de justice». Mais, il a estimé que deux autres volets, ceux politique et social «n’ont pas été évacués».
Le député Moussa Zerbo pense que la situation actuelle du code électoral querellé, ressemble à la tentative de modification de l’article 37 de la Constitution burkinabè qui a abouti à une insurrection populaire fin octobre 2014. «Nous disons cela parce que rien n’empêchait Blaise Compaoré (ex-président) de modifier la constitution (mais) c’est parce que le contexte socio-politique ne le permettait pas» que cela n’a pas eu lieu, a-t-il dit en insistant que «nous sommes exactement dans ce même cas de figure avec la question du code électoral».
«Est-ce qu’il y a lieu de continuer dans cette aventure tout en sachant que politiquement ça va causer des problèmes entre les fils et les filles du pays?», s’est interrogé le député qui fait observer qu’il y a également la question de la diaspora qui est posée. «Vous suivez déjà les agitations qu’il y a à l’extérieur du pays. Veut-on un passage en force tout en sachant qu’en partant sur cette base, en 2020, on ne peut pas avoir la sérénité et la quiétude» pour les consultations électorales.
Sur la question de la révision du fichier électoral en préludes aux élections de 2020 et du référendum sur la nouvelle constitution qui aura lieu le 24 mai 2019, selon une publication de Newton Ahmed Barry, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Moussa Zerbo a laissé entendre qu’en attendant que des voies plus autorisées que la sienne se prononcent, il «ne peut pas de façon isolée donner une position d’un grand parti comme (l’UPC) sans que cela n’a fait l’objet de discussion et d’analyse en interne au niveau du parti ».
Par Bernard BOUGOUM