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Prostitution au Burkina : la recherche de la clientèle sur Facebook

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Voici comment se présente le profil de ces travailleuses de sexe sur Facebook

Le phénomène de la prostitution prend de plus de l’ampleur au Burkina Faso. Autrefois, les abords des voies et des rues étaient les lieux privilégiés pour les jeunes filles qui se livrent au travail du sexe. Cependant, l’avènement des réseaux sociaux comme Facebook et WhatsApp a donné des ailes à ce métier dit le plus vieux du monde. En effet, ces outils de communication sont devenus des canaux de vente et d’achat du plaisir, d’où la dénomination de « Prostitution en ligne ». Wakat Séra fait un zoom sur cette forme 2.0 de la prostitution au Burkina Faso.

Les réseaux sociaux comme Facebook et WhatsApp sont définitivement installés dans les habitudes des Burkinabè. Diverses activités y sont menées. Voyant en cela une vitrine d’exposition de la « marchandise », des filles de joie ont compris très vite l’utilité de ces réseaux pour leurs activités. Cette nouvelle façon de rechercher les clients dans le domaine de la prostitution se présente comme une plateforme sur laquelle se rejoignent les adeptes du sexe, en toute discrétion ou avec la facilité d’entrer en contact des clients, et mieux le client peut rester chez lui et passer la « commande ».

Ceci est une annonce faite par un manager

Cette pratique rompt donc avec la vieille méthode qui consistait à aborder les clients aux abords des routes et se présente comme un contournement de la loi, puisque l’ancienne reste punissable dans la législation en vigueur au Burkina Faso. C’est dire donc que cette prostitution échappe jusque-là à ce contrôle.

 Wakat Séra, dans le cadre de cet article, a fait le constat que les réseaux sociaux sont un endroit où l’approche sexuelle se fait sans limite, c’est-à-dire, entre personnes de même sexe ou de sexes opposés. Il y a, en réalité, différentes catégories de vendeurs : des lesbiennes, des homosexuelles, et des hétérosexuelles qui proposent divers services. Si vous êtes un utilisateur de Facebook vous pouvez le remarquer.

Vous verrez des profils de jeunes filles et de jeunes garçons qui proposent des services de plaisir sexuel en retour de somme d’argent allant de 15 000 Fcfa à 50 000 Fcfa négociables. Ces profils sont accompagnés des noms comme Bizi, Discret, cougars, Plaisir, etc. La plupart du temps, vous n’aurez même pas besoin du nom pour les reconnaitre, la photo de profil est assez éloquente. EIles se présentent poitrine nue, bassins et sexe bien en évidence, pour attirer la clientèle. Certains sont des managers de rendez-vous, ils ont développé un réseau de jeunes filles qui évoluent dans le domaine et proposent les contacts à la clientèle. C’est un métier à part entière, qui rapporte la somme de 5000 FCFA au Manager à chaque fois qu’il branche un client avec une prostituée.

Une annonce faites par un « gérant » de filles

Vous lirez sur leurs murs des publications du genre « une pute du côté de Ouaga 2000 pour votre plaisir », « une grosse pine d’or dispos pour vous appelez-moi au… », « une fille forme française est disposée à vous satisfaire du côté de Gounghin »,…

Ils sont par ailleurs très rigoureux et discrets lorsque vous les aborder. Ils n’acceptent converser que lorsque vous vous montrez intéressé par un « produit ». Souvent même ils vous résistent en déclarant qu’ils ne font aucun branchement pour se rassurer de votre identité. Ils sont méfiants, le temps de mesurer la volonté du potentiel client.

Des comptes appartiennent à des jeunes filles et garçons très méfiants qui préfèrent être leur propre boss. Ces derniers évitent majoritairement les ristournes de management. Ils font leur propre promotion en laissant paraitre sur leur page des publications comme : « Je baise à partir de 15000, je ne suis pas là pour discuter », « tu n’aimes pas la baise tu ne m’écris pas », « deux coups+ pipe à 25.000fcfa, ce n’est pas à débattre »,

 Il y a aussi des groupes d’échanges sur le plaisir sexuel où on parle de tout sur le sexe, on partage des vidéos et des photos en rapport avec le sexe et où on crée des plans d’orgie (rencontre où tout est permis. Le sexe se fait avec qui on veut et il y a à manger et à boire et souvent même de la drogue). Ceux-là ne parlent que de rencontres en groupe. Vous lirez sur leurs pages, par exemple, : « Plan en groupe ce samedi, les garçons paient pour les filles. Laissez votre WhatsApp ou écrivez moi in box », « baise au hasard, venez, laissez votre numéro les hommes paient 5000fcfa pour s’y inscrire ». En général ce sont des managers de plaisir qui se cachent derrière ces profils. Si vous arrivez à vous incruster dans un groupe pareil vous verrez des gens qui livrent leurs corps et leurs parties intimes au commentaire des autres et gagnent du même coup des marchés.

Un profil pour attirer la clientèle

Pour accrocher, ces vendeurs de plaisirs donnent dans leurs publications les différents services qu’ils peuvent vous offrir. Ce sont, entre autres, la sodomie, la pipe,…

Les réactions des internautes sont variées face à ces prostituées 2.0. Un client demande, sur une page visitée dans le cadre de cet article, par exemple à une prostituée : « Combien coûte la fellation ? ». Celle-ci répond « je ne fais pas ça faut voir…Bizi. ». Certains clients eux apprécient les images.

 Les internautes, réfractaires aux phénomènes profèrent des injures et les moralisent en espérant le changement de comportement. On lit des phrases comme « tu n’as pas honte toi, est-ce que tu te sens respectée ? A cette allure-là qui va te marier ?», « si tu ne te respectes pas, respectes les autres femmes, c’est une demande », « c’est vous autres la qui gâtez le nom des femmes », « c’est quoi ça encore, vous avez fini de vous vendre dans les rues, c’est internet vous envahissez maintenant ? », « Jeune fille, ton avenir n’est pas dans ça, tu as les mêmes membres que l’homme qui paie tes services. Aie pitié de toi-même », « j’ai une question pour toi : de quoi vivras tu quand la marchandise va périmer ? », « Des hommes qui vivent de leurs sexes on aura tout vu dans ce monde, changez un jour !»

Mais il s’en trouve des gens qui insultent ces vendeuses de sexe publiquement sur leur mur Facebook et vont in box, en privé et en toute discrétion négocier leur passe. Celles-ci les reconnaissant font souvent des captures d’écrans qu’elles étalent au grand public.

Par Tunwendyam Nadine ZONGO (Stagiaire)