Ouvert le 27 février 2018, le procès du coup d’Etat manqué de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) perpétré le 16 septembre 2015, se poursuit avec les interrogatoires des présumés putschistes. A l’audience de ce mercredi 18 juillet 2018, deux accusés ont été appelés à la barre, en plus du soldat de deuxième classe Seydou Soulama qui lui, était à son deuxième jour d’audition. Il s’agit du caporal Hamidou Drabo qui a soutenu n’avoir «jamais fait usage de son arme» durant le putsch, et l’adjudant Michel Birba qui, comme bon nombre d’inculpés, a nié les faits à lui reprochés.
Après l’interrogatoire du soldat Soulama qui n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés, ce fut le tour du caporal Hamidou Drabo, 31 ans et déjà condamné à une peine d’emprisonnement de 10 ans dans le dossier de l’attaque de la poudrière de Yimdi (sortie Ouest de Ouagadougou), de passer, à la barre, pour répondre des chefs d’accusation pour lesquels il est poursuivi dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015.
Pour sa défense, le caporal Drabo a opté de nier les faits (complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires et dégradation aggravée de biens) à lui reprochés. Il a également rejeté les propos qui lui sont attribués et consignés dans les Procès-Verbaux.
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Selon le récit de l’ex-garde présidentiel, il était chez lui à la maison toute la journée du 16 septembre 2015 et a dit n’avoir été au courant de rien. «C’est le 17 septembre matin que le sergent-chef Roger Koussoubé m’a appelé et me passer le sergent Bia Ousmane Djerma car son portable n’avait plus de batterie», a relaté le caporal Drabo qui dit que M. Djerma lui a demandé pourquoi il n’était pas au camp Naba Koom II alors que le quartier est consigné. «C’est là que je me suis rendu au camp trouver que le rassemblement était terminé, mais après renseignement on m’a fait savoir que les autorités ont été arrêtées», a-t-il poursuivi, notant que sur le tableau de garde il est indiqué qu’il est mis à la disposition du sergent-chef Lahoko Mohamed Zerbo . Et c’est ainsi qu’il a effectué des sorties avec lui.
Au cours de son interrogatoire, il a reconnu avoir été au studio Abazon de Smockey où un secteur lui a été attribué pour surveillance. «De mon secteur je n’ai rien vu, je n’ai pas entendu de détonation», a-t-il soutenu. Le caporal Hamidou Drabo a affirmé ne pas avoir été à Zorgho ni sur le pont de Boulmiougou (sortie Ouest de Ouagadougou). «On voulait se rendre sur le pont de Boulmiougou mais il y avait trop de barricades donc on a fait demi-tour, on n’y est pas arrivé», a confié M. Drabo.
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Il a affirmé que ses sorties ont été menées pour assurer des missions de maintien d’ordre. «Moi personnellement j’avais ma dotation (Kalachnikov, 120 munitions et quatre chargeurs) mais je n’ai jamais fait usage de mon arme», a déclaré le caporal Hamidou Drabo qui dit ne plus se souvenir de ce qu’il a fait après la journée du 17 septembre 2015.
A la suite du caporal Drabo, l’adjudant Michel Birba a été appelé à la barre. Après la lecture des charges pour lesquelles cet ex-élément du Régiment de sécurité présidentielle est devant le tribunal, des faits qu’il dit ne pas reconnaître, le magistrat Seydou Ouédraogo a suspendu l’audience qui reprendra le vendredi 20 juillet 2018. Mais avant cela, le président du tribunal a annoncé la suspension prochaine de l’audience, à la demande des différentes parties au procès, pour une durée de deux semaines. Cette suspension interviendra le samedi 28 juillet et le procès devrait reprendre son cours normal le 16 août 2018.
Par Daouda ZONGO