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Putsch manqué de 2015: la salle des banquets de Ouaga 2000 à deux jours du procès

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L'intérieur de la salle des banquets de Ouaga 2000

Rien n’a véritablement changé au niveau de la salle des banquets de Ouaga 2000, endroit ayant la capacité de contenir au moins 1 000 personnes, et qui accueillera dans deux jours, le procès du putsch manqué de septembre 2015 où le général Gilbert Diendéré, principal accusé devra être entendu avec 83 autres de ses co-accusés. C’est le constat fait par une équipe de Wakat Séra.

Dès l’extérieur de la salle des banquets de Ouaga 2000, une salle bien connue des Ouagavillois pour avoir abrité de grands événements, dont de nombreux spectacles, il n’y a pas de dispositions spéciales qui montrent que le procès historique attendu par tous les Burkinabè aura lieu d’ici seulement deux jours. A notre arrivée, nous avons vu une vigile qui se faisait seulement remarquer pas sa tenue car n’ayant pas une arme quelconque de défense qui serait à même de l’identifier.

Devant l’entrée principale ou entrée VIP de la salle des banquets, il y avait une équipe de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), une unité d’élite de la police nationale qui surveillait les lieux. A vu d’œil, les trois agents de la CRS que nous avons trouvés assis devant la salle des banquets, visiblement bien détendus et relaxés, ne laissaient par leur comportement qui manque de pression, entrevoir que ce même édifice sera l’attraction le mardi 27 février de plusieurs centaines de personnes pour le jugement du putsch. Le responsable de l’équipe de la CRS nous a rassurés tout de même qu’une équipe est prévue pour sécuriser le procès historique qui devra contribuer à apaiser les cœurs des Burkinabè divisés en insurgés et non insurgés après les manifestations anti-Blaise Compaoré des 30 et 31 octobre 2014.

Ismaël Bandaogo, technicien en électrique

A l’intérieur de la salle également, rien de nouveau ne semble confirmer qu’effectivement, le procès dans lequel, deux généraux Gilbert Diendéré, ex-homme de confiance de Blaise Compaoré, et Djibrill Yipéné Bassolé, ex-chef de la diplomatie burkinabè, sont accusés, sera jugé dans cette même salle. Des sachets plastiques par-ci, chaises mal disposées par-là, était le visage que la salle donnait à voir dès qu’on y met les pieds. Au fond, de la salle par contre, il y a deux techniciens qui s’affairaient disent-ils, « à réparer les ampoules grillées ».

Selon le technicien Ismaël Bandaogo, « il y a au moins une centaine d’ampoules grillées que mon collègue sommes chargés de remplacer par des lampes led qui éclairent plus ». Il affirme sourire aux lèvres qu’ils allaient « pouvoir finir dans les délais », sans plus de précisions.

Quant au responsable chargé du nettoyage et réparation des climatiseurs en panne, Désiré Koéta, tous les climatiseurs à l’intérieur de la salle sont opérationnels. Chose que nous avons même pu vérifier car les climatiseurs étaient en marche malgré le fait que la salle soit vide. A l’extérieur, vers le côté Nord du bâtiment, nous avons constaté un de ses collègues, munis d’une machine qui distillait un son bruyant, qui s’affairait à nettoyer les climatiseurs installés aux alentours de la salle qui captivera les jours toutes les attentions. M. Koeta qui dit ne pas pouvoir nous donner un nombre exact des climatiseurs, rassure aussi que le travail qui leur a été confié sera terminé bien avant mardi, date butoir.

Nettoyage d’un brasseur de la salle des banquets de Ouaga 2000

Les aspects non négligeables dont la sécurité et la sonorisation à notre avis ne sont pas encore bien installées or ces deux éléments surtout intéressent plus les populations qui se demandent jusqu’à présent comment concrètement elles pourront suivre le jugement dans de bonnes conditions. Aucune des petites salles excentrée n’est aménagée, même si nous avons appris qu’il y aura une salle pour la presse et autres structures qui prendront une part active à la réussite du procès.

En face de la salle des banquets de 2000, les espaces vides occupés généralement par les propriétaires de parking et autres services de stationnement des engins notamment les motos et les véhicules, ne sont pas non plus aménagés pour accueillir le grand rendez-vous du mardi qui anime déjà l’actualité nationale à travers les différentes sorties médiatiques sur le putsch 2015.

De nombreux Ouagalais avaient souhaité que ce procès se tienne à la Maison du Peuple ou à la place de la Nation au Centre-ville de la capitale burkinabè pour permettre à plusieurs personnes d’assister au jugement.

Le général Gilbert Diendéré, ex-patron du Régiment de sécurité présidentiel (RSP), garde prétorienne de l’ex-président Blaise Compaoré qui a régné pendant 27 ans, et ses co-accusés sont poursuivis pour « attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation volontaire de biens appartenant à autrui, trahison, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline militaire, violence et voies de fait sur autrui, ou de complicité de ces infractions », selon le parquet militaire.

En rappel une quinzaine de personnes ont été tuées lors de coup de force qui a fait du même coup plusieurs dizaines de blessés.

Par Mathias BAZIE