Le sergent Zoubélé Jean-Martial Ouédraogo poursuivit dans le dossier du putsch manqué du 16 septembre 2015 au Burkina, pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures, a confié ce mercredi 22 août 2018, devant le tribunal militaire qu’il était désigné le 16 septembre soir pour renforcer le poste de garde du ministère burkinabè de la Défense.
L’ex-élément de la garde présidentielle burkinabè, qui a nié les faits, a déclaré, dans sa déposition, que dès le jour de l’enlèvement des autorités de la Transition, il a été désigné après le sous rapport tenu dans la soirée au camp Naba Koom, pour se mettre «en appui moto» au poste de garde du ministère de la Défense.
Le 17 septembre le chef de corps de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), Aziz Korogho lui aurait demandé d’aller à la Place de la Nation voir si c’est effectivement leurs éléments qui y sont. «On a fait tout au plus 30 mn», a précisé le sergent Ouédraogo qui a soutenu qu’après cela il n’est plus sorti jusqu’au 26 septembre date à laquelle il a quitté le camp.
Il n’a pas reconnu avoir participé à une rencontre ni effectué des patrouilles. Mais selon le parquet dans ses déclarations devant le juge d’instruction, il aurait confié qu’il était à la Place de la Nation avec d’autres éléments qui étaient dans des véhicules et sa mission était d’ouvrir la voie.
Pour son avocat, Me Lassané Daboné, «il faut être réalistes et ne pas vouloir élargir le filet de condamnation sans éléments de preuves» car selon lui «au sens de la loi, il est inconcevable» que son client «soit considéré comme complice de l’attentat à la sûreté de l’Etat». «Il n’y a pas d’éléments constitutifs, tangibles comme preuves qui puissent l’amener devant la barre», a soutenu Me Daboné pour qui le sergent Zoubélé Jean-Martial Ouédraogo n’a fait qu’exécuter des ordres.
Quant à la partie civile «la messe est dite» pour ce qui concerne le sergent Ouédraogo car lui-même a reconnu qu’il est allé renforcer un poste de garde. «Les actes posés sont des actes de complicité. Il les a posé en connaissance de cause», a dit Me Séraphin Somé, un des avocats de la partie civile.
Par Daouda ZONGO