Pour la première finale et premier trophée mondial pour l’Afrique, il faudra repasser après. Les Français de Didier Deschamps ont été intraitables face aux Marocains de Walid Regragui, qui, après avoir permis, pour la première fois au continent noir de figurer dans le carré d’as d’une coupe du monde, se promettaient de le hisser sur le toit du monde. Ambition noble mais réduite à néant par les champion du monde en titre qui n’ont laissé aucune chance à leur adversaire de demi-finale. Ce mardi, il ne fallait surtout pas accuser un retard de six minutes pour arriver au stade, car dès la 5e mn, Théo Hernandez avait déjà commencé à faire douter les Lions de l’Atlas en leur plantant un premier but, avant que Randal Kolo Muani n’anéantisse, à la 79e, le peu d’espoir qui restait encore de voir le Maroc revenir dans le match.
Si les Marocains n’ont jamais baissé les bras, la marche de plus était visiblement trop haute pour eux. En face, les Gaulois n’avaient plus peur que d’une chose: que le ciel leur tombe sur la tête. Refusant souvent de jouer pour procéder par des contres fulgurants, en profitant de la vélocité de l’inarrêtable Kylian Mbappé, auteur des deux actions décisives ayant conduit aux buts des Français, les Bleus ont fait preuve de réalisme, profitant, de chaque boulevard ouvert dans la défense marocaine. Pourtant, la défense des Lions n’avait, au terme de quatre confrontations, encaissé qu’un tout petit but, ironie du sort, marqué par Nayef Aguerd contre son propre camp lors du match de proupe contre le Canada. Ce n’était pas le jour du Maroc, dont les joueurs, malgré la débauche d’énergie et la prestation «high level» de Sofyan Amrabat, étaient lessivés par un huitième de finale éreintant contre l’Espagne et un quart non moins épuisant contre le Portugal.
Pourtant, jusqu’à la 79e minute, avant le coup de grâce porté par les Coqs gaulois aux Lions de l’Atlas, le Maroc et toute l’Afrique croyaient encore à l’exploit! Sauf qu’à ce stade de la compétition, les miracles se comptent sur le bout des doigts d’une main et la moindre erreur se paie cash. Or, les erreurs, les Marocains les ont alignées! D’abord en rendant prenable la citadelle que Romain Saïss et les siens avaient érigée depuis le début de la compétition devant Yassine Bounou. Ensuite, les Lions ont laissé trop de marge de manœuvre au prodige français, Kylian Mbappé, qui n’attend que l’occasion de faire parler sa puissance dévastatrice dès qu’il est lancé pleins gaz. Enfin, ce mental d’acier qui leur donnait l’ascendance sur leurs adversaires, Hakim Ziyech, Achraf Hakimi et leurs camarades l’ont laissé dans les vestiaires. Du coup, le combat du Coq et du Lion a tourné à l’avantage du gallinacée dont les ergots acérés ont eu raison des griffes affaiblies du roi de l’Atlas!
Mais tout n’est pas perdu pour les Lions marocains qui doivent chercher à maintenir la flamme africaine qu’ils ont allumée au Qatar, en visant désormais la troisième marche du podium dans la petite finale. Sauf que la Croatie de Luka Modric, vice-championne du monde en titre, voudra certainement tenir son rang, en évitant de rentrer totalement bredouille à Zagreb. Les Marocains auront donc fort à faire ce samedi, pour finir de prouver que le mondial de football ce n’est pas que l’affaire des nations dites «grandes» qui se font, comme la passe à chaque édition.
Et en attendant le choc des titans, Lionel Messi contre Kylian Mbappé, combat sans merci dont un seul gladiateur sortira vainqueur ce dimanche 18, lorsque les lampions de Qatar 2022 s’éteindront, il n’y aura qu’un seul mot à l’endroit des vaillants Marocains qui ont fait rêver l’Afrique pendant un mois: bravo!
Par Wakat Séra
