Des Lions de l’Atlas à la fière allure contre les Diables rouges de la Belgique (2-0). Des Lions de la Teranga qui ont retrouvé tous leurs crocs pour dévorer du Qatari (3-1). Des Black Stars dont l’éclat a ébloui par trois fois les vaillants Sud-Coréens (3-2). Des Aigles de Carthage qui gardent, pour l’instant, leurs plumes intactes afin de continuer à voler dans le ciel de Doha s’ils tiennent tête aux Bleus français. Quant aux Lions domptables, pardon Indomptables du Cameroun, ils devront réaliser un exploit bien au-dessus des piètres prestations qu’ils ont fournies jusqu’ici, pour venir à bout d’un Brésil au jeu chatoyant et tout autant efficace. Le destin des Africains est bien contrasté, même si rien n’est encore perdu pour les représentants du continent noir, le football ayant, de plus en plus, cette particularité de bousculer la hiérarchie qui n’est plus solidement établie que sur des chiffres dépassés.
Certes, la partie ne sera de plaisir ni pour le Maroc tout de même logé à meilleure enseigne car premier de son groupe, ni pour le Sénégal, ni pour le Ghana, ni pour la Tunisie et encore moins pour les Lions camerounais qui semblent avoir perdu leur crinière depuis des lustres. Mais un sursaut d’orgueil devrait remettre les équipes africaines dans le sens de la victoire, voire de la qualification pour un deuxième tour qui marquera comme le véritable début de la coupe du monde de football Qatar 2022. Les matchs à élimination directe n’offrant pas de seconde chance! Il faut le dire de go, contrairement aux Marocains qui ont leur destin en main, à leurs pieds diront ceux qui savent si bien jouer avec les mots, les chances de passer le tamis du premier round, des Sénégalais, des Ghanéens, des Tunisiens ne sont pas énormes.
Même si elles peuvent exister, à condition que les sélectionneurs, tous nationaux, il faut s’en féliciter, opèrent les bons choix de joueurs et de stratégie de jeu. Par contre, pour les Camerounais qui ont été cueillis à froid dans un premier match d’ouverture qu’ils ne devaient perdre sous aucun prétexte, le challenge sera de taille. Car, il ne s’agira ni plus ni moins, pour la meute de Rigobert Song, de faire mordre le gazon aux favoris Brésiliens quintuples champions du monde qui, sans avoir rendu des copies extraordinaires, ont montré qu’ils étaient de quelques crans au-dessus de leurs premiers adversaires serbes et suisses.
Et si on arrêtait de magnifier les «exploits» des Africains dès qu’ils gagnent un match ou qu’ils font un nul, ou même sont battus par un score étriqué, comme s’ils venaient de terrasser l’Himalaya? Et si les médias et autres analystes dits de haut vol se passaient des constats du genre «c’est pour la première fois que les Africains ont…»? Et si, bien qu’elle ne peut compter que sur cinq représentants sur les 54 pays qui la composent, l’Afrique jouait crânement sa chance, elle dont les enfants enflamment tous les week-ends et jours ordinaires les championnats européens par leur football magique? C’est à ce prix, et seulement à ce prix, que les Africains pourront logiquement tutoyer les nations dites grandes et, pourquoi pas, ramener le trophée mondial dans le «Berceau de l’humanité».
En attendant, les troisièmes et derniers matchs de groupe s’annoncent comme des étapes quasi infranchissables pour certains Africains, même si le football ne se joue pas sur papier encore moins avec des noms de stars. La vérité est sur le rectangle vert! Yes we can!
Par Wakat Séra