Où sont donc passés Oumar Sylla, plus connu sous l’appellation de Foniké Mengué, et Mamadou Billo Bah, les deux militants du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), le Front dissous en août 2022 par le pouvoir en place?
En tout cas, bien que mis en quarantaine, ce Front refuse de mourir et continue de faire…front à la transition aux contours flous de celui qui s’est bombardé général d’armée et qui torture, chaque jour un peu plus, une démocratie déjà bien maltraitée, depuis le 3e mandat d’Alpha Condé balayé par le coup d’Etat militaire de septembre 2021. Qui a donc fait disparaître les activistes du FNDC? La question domine actuellement l’actualité à l’ombre des montagnes du Fouta-Djalon, et demeure une préoccupation du FNDC, mais, tout autant de mouvements et organisations de défense et de respect des droits humains, qui exigent la libération des deux hommes, ou tout au moins la révélation de leur lieu de détention et leur assistance par leurs avocats. Et ce n’est pas trop demander au régime de Mamadi Doumbouya, l’auteur de ce putsch militaire, salué en son temps comme libérateur, par les anti-présidence à vie de son prédécesseur, mais qui fait pire que ce dernier.
Suspension de médias qui n’embouchent pas la même trompette que les dirigeants actuels, restriction de l’accès à l’Internet, répression sans état d’âme de manifestations contre la vie chère et pour le retour à la vie constitutionnelle, etc., sont devenues le quotidien d’un peuple guinéen qui ne sait plus à quel pouvoir se vouer. De ceux kaki, du général Lansana Conté au général Mamadi Doumbouya, en passant par le capitaine Moussa Dadis Camara, puis le général Sékouba Konaté, et celui civil, mais tout autant de fer du professeur Alpha Condé, aucun des gouvernants n’a accordé la moindre parcelle de liberté réellement démocratique aux Guinéens qui, pourtant, aspirent et veulent contribuer au développement de leur pays, tout en respirant le doux parfum de la démocratie. Et comme si le sort s’acharnait contre ce pays doté d’immenses richesses naturelles, mais sur lesquelles font toujours main basse des gouvernants aux intérêts égoïstes et très personnels, les pouvoirs se suivent et se ressemblent par leur férocité contre la dissidence pacifique et toute voix contraire à celle du prince du moment.
Non seulement Mamadi Doumbouya qui, comme d’autres de ses homologues africains, ne s’accommode d’opposants que lorsque ceux-ci sont en prison ou en exil, à l’instar de Cellou Dalein Diallo, tenu loin de Conakry, doit, enfin, écouter son peuple qui, visiblement, n’a plus d’autre canal d’expression que la rue. En plus de donner des gages d’une sortie de transition dont la durée n’a été que trop élastique, le général qui a été vu dans la peau du sauveur national mais a fini par doucher tous les espoirs, doit savoir qu’il a la responsabilité de garantir à ses concitoyens, liberté et vie décente. Il est temps de desserrer l’étau autour des Guinéens! Et le premier pas à faire dans ce sens, aujourd’hui, est de dire au peuple, où sont passés le coordinateur du FNDC, Foniké Mengué et le militant de la même organisation, Mamadou Billo Dah.
Par Wakat Séra
