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RD Congo: des négociations sans Tshisekedi?

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Des négociations sans Félix Tshisekedi? (Ph. d'archives)

Alors que les armes continuent de crépiter, sans répit, dans le Sud-Kivu, et que l’armée congolaise et ses alliés wazalendo essaient d’en découdre avec le M23, qui, lui, aurait le soutien du Rwanda, et ce, malgré un cessez-le-feu en cours, les Eglises catholique et protestante entendent engager un dialogue national auquel seront conviés tous les acteurs de la vie socio-politique. Même le M23, avec qui le président Félix Tshisekedi exclut toute possibilité de prendre langue, devrait être convié à prendre place sous le géant arbre à palabre que comptent dresser les confessions religieuses réunies. La veille déjà, c’est-à-dire le mardi 4 janvier, ce sont les élus qui ont annoncé leur volonté de tout entreprendre pour le retour de la paix. «Tout ce qui peut nous amener à la paix est le bienvenu. Nous sommes prêts à tout. Mais ce qui me fait très mal, c’est le fait que le monde appuie l’ennemi à nous écraser, puis le monde nous demande d’aller aux négociations. Ce qu’on va faire aujourd’hui, c’est pour sauver le peuple». Tel était l’avis d’un député de Goma, signifiant donc, manifestement que toute option, même celle de discuter avec le M23, est à mettre sur la table.

Est-ce à dire que Félix Tshisekedi est sur le point d’être mis à l’écart des négociations en vue, pour tenter de faire taire les canons et, le cas échéant, faire retourner chez eux, les soldats rwandais qui, selon les affirmations de l’ONU et des autorités de la RD Congo, prêtent main forte aux rebelles du Mouvement du 23 Mars? A la décharge du chef de l’Etat, nul ne peut aller, le cœur léger, rencontrer les assaillants de son pays, et négocier avec eux, pour qu’ils débarrassent le plancher, de leur propre gré. Sauf que dans le même temps, un proverbe africain conseille, quand l’on ne peut se mesurer au voleur de ses biens, d’aider celui-ci à partir avec, quitte à chercher à les récupérer au moment opportun. Mais sur quoi négocier, face à des adversaires qui ne peuvent tenir un cessez-le-feu qu’ils ont décidé eux-mêmes, et semblent ne connaître que le langage des armes, avec pour objectif visible et indubitable, de conquérir autant d’espace qu’ils le peuvent?

En tout cas, quelle que soit l’issue des négociations, si elles deviennent la seule solution pour que les populations congolaises retrouvent leur quiétude, le gros perdant de cette épreuve ne sera autre que Félix Tshisekedi.

Par Wakat Séra