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RD Congo: Dr Denis Mukwege «en danger de mort»

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Le Prix Nobel congolais, Dr Denis Mukwege

Qui ne connaît pas ce médecin, «réparateur de femmes»? Qui ne connaît pas le Dr Denis Mukwege?

Quelqu’un avoue ne pas le connaître. Oui, je comprends qu’Untel ne le connaisse et ne veuille entendre, à l’égard du médecin, que des mots ronflants. Oui, j’ai compris. Il n’a pas tort celui-là, puisque le Dr Denis Mukwege s’appelle aussi Prix Nobel. Tout court. Là, c’est sans doute deux mots autant ronflants, flamboyants que nobles.

Il en a droit et il le mérite, Dr Denis, pour les intimes. Si des chefs d’Etat sont aussi connus que lui, la plupart d’entre eux ne le sont qu’avec mépris, sinon avec dédain. Lui, plutôt, est connu dans l’estime. Pendant que ceux-là tuent pour préserver leur «déshonneur», lui, sauve la vie des femmes violentées et violées. Par devoir humanitaire. Par hauteur. Par amour chrétien. Fils de pasteur, il est lui-même pasteur.

Le Prix Nobel congolais est en danger de mort. Sérieux! On veut sa peau, par une poignée de Conquistadors modernes, qui rêvent de nouvelles terres à conquérir, dont essentiellement le «Kivu». Ils veulent que ce patrimoine congolais leur revienne. Et qu’ensuite, il soit rattaché à leur pays. Car, sur le Kivu scintillent, à outrance, des milliards de filons d’or et de coltan…

A ce propos, je vais vous confier un secret d’Alcôve, lequel, avec le temps, a finalement pris la couleur d’un simple secret de Polichinelle. Qu’en est-il? Pour nos Conquistadors, le mot «KIVU» a tout de magique. Au point de devenir un mantra satanique, qu’ils prononcent à longueur de journée! En voici la formule: «Satan accorde-nous l’or et le coltan du Kivu». Risible!

Congolais, lève-toi

Voilà pourquoi plusieurs millions de Congolais sont morts, à l’est du pays. Tués par ces prédateurs. Voilà pourquoi le Prix Nobel, par devoir humanitaire et patriotique, à la fois, est aujourd’hui vent debout contre ces forces du mal. Et, qu’à travers le même élan, il soit allé jusqu’à réclamer vigoureusement l’établissement d’un tribunal pénal international pour la RD Congo.

Du coup, on assiste à une levée de boucliers chez les Conquistadors. On s’y attendait d’ailleurs bien, par expérience, connaissant leur frousse devant le mot «tribunal». De fait, il y a eu un «génocide» en RD Congo, qui leur avait été attribué; il y a en ce moment même d’horribles tueries, à l’est du pays, et un pillage systématique de l’or, du coltan et du bois rare. Ils en sont également responsables. Plusieurs rapports de l’ONU en font foi. Il y a là des crimes avérés – en veilleuse -, en attendant d’être jugés.

Et, c’est dans ce contexte de peur permanent pour les envahisseurs que le Prix Nobel vient de jeter la pavée dans la mare. Pour la seconde fois. Ils savent que sa voix est écoutée, à travers le monde. D’où leur agitation à l’extrême, jusqu’à émettre une fatwa condamnant à mort le médecin. Il faut faire attention, car ils savent mener leurs affaires, jusqu’au bout.

Qu’attends-tu, Congolais, pour décourager ces gens, et empêcher ainsi leur passage à l’acte?  Lève-toi et dis quelque chose comme moi, sous ce label: «Je suis Dr Denis Mukwege».  Ce ne sera pas crier dans le désert. A travers la civilisation du numérique, chaque mot laissé sur la Toile porte une charge. Mon mot et le tien, étant positifs – avec leur charge positive -, auront inévitablement un effet d’inhibition sur le projet macabre entretenu contre notre Prix Nobel. Contre notre peuple.

Par Jean-Jules Lema Landu, journaliste congolais, réfugié en France