Au moins quinze personnes dont douze manifestants et trois Casques bleus ont été tuées, le mardi 26 juillet 2022, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), selon Jeune Afrique (JA), lors des protestations contre la présence de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (Monusco), une mission des Nations unies. Le gouvernement de Kinshasa dénonce de son côté une agression rwandaise.
Trois membres de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo, la Monusco et au moins douze manifestants ont trouvé la mort, le mardi 26 juillet 2022, à Butembo et à Goma, deux villes situées à l’Est de la République démocratique du Congo lors du deuxième jour des incidents causés par des manifestations contre la mission de l’Organisation des Nations unies (ONU). Celle-ci est accusée d’inefficacité dans la lutte contre les groupes armés, selon Jeune Afrique.
«Trois morts parmi les membres de la Monusco dont deux Indiens et un Marocain puis un Casque bleu blessé» ont été recensés à Butembo, la troisième ville de la province du Nord-Kivu, a déclaré le colonel Paul Ngoma et par ailleurs chef de la Police urbaine. Du côté des manifestants, M. Ngoma a donné un chiffre de «sept morts et plusieurs blessés» dans la même ville.b
Beni, la capitale du Nord-Kivu et la ville de Goma ont, elles aussi, été le théâtre de manifestations. À Goma (la capitale provinciale) donc, selon le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, les incidents ont fait «cinq morts» parmi les manifestants, a rapporté le journal panafricain.
Selon toujours l’hebdomadaire, un correspondant de l’Agence France presse (AFP) sur place a constaté la mort d’un manifestant atteint à la tête par une balle apparemment tirée de l’intérieur de la base logistique de la Monusco.
«Nous sommes en train de subir une agression rwandaise et pour une bonne partie de l’opinion, la Monusco devrait être en mesure de le dire ouvertement, alors qu’elle ne l’a pas dit. La recrudescence de l’insécurité ces derniers jours justifie un sentiment de colère, c’est un sentiment normal», a poursuivi Patrick Muyaya.
La mission onusienne, dans un communiqué, a affirmé que «des assaillants ont violemment arraché des armes à des éléments de la Police nationale congolaise et ont tiré à bout portant sur nos forces de maintien de la paix», puis a condamné «fermement cette attaque que rien ne justifie», a cité JA.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le numéro deux de la Monusco à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, RDC, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a confirmé le bilan de 15 morts et fait état de 61 blessés dans les récents troubles. Quant au chef adjoint de la plus grande mission onusienne au monde, Khassim Diagne, il a assuré lors de la rencontre que: «Notre souhait le plus ardent, c’est de voir l’Est (de la RDC) stabilisé».
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)